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SALAIRE

Nidaplast : 3 jours de grève et plus 40 €

14 avril 2017 | Mise à jour le 14 avril 2017
Par | Photo(s) : DR
Nidaplast : 3 jours de grève et plus 40 €

Chez Nidalpast Thiant (59), les ouvriers se sont révoltés face à l'indécence des propositions patronales sur les salaires lors des négociations annuelles obligatoires. Après trois jours de grève, ils obtiennent une augmentation pour tous de 40 € mensuel.

Les négociations annuelles obligatoires avaient plutôt bien commencé chez Nidaplast à Thiant, une petite entreprise de plasturgie filiale du groupe Etex employant 90 salariés. Après quatre séances de négociations, la CFE-CGC avait signé début avril un accord concernant le deuxième et le troisième collège.

La direction proposait quelque 0,3 % ou 0,4 % d'augmentation individuelle et 20 euros bruts d'augmentation générale. Le hic est que parmi les 90 salariés de l'entreprise, 38 relevaient du collège ouvrier où la CGT est majoritaire et que forte de ses 23 syndiqués, le syndicat CGT a eu l'outrecuidance de réclamer 60 euros d'augmentation pour tous. « Avec les résultats de l'entreprise, et surtout le fait qu'elle a perçu 138 000 euros de CICE, nous avons estimé qu'il n'y avait aucune raison que nos employeurs se donnent les moyens de diminuer les “charges” sans augmenter les salaires », explique Franck Aufaure, secrétaire du syndicat CGT.

Autre sujet de fort mécontentement : la « philosophie » de la direction qui s'était mise en tête de « ne payer que ceux qui travaillent ». Concrètement, elle entendait retirer une à deux journées de salaire à une vingtaine de salariés qui s'étaient mis en droit de retrait à la suite d'un incident en janvier. Par ailleurs, cette direction avait aussi décidé de ne pas verser la prime de résultats (environ 500 euros) aux sept salariés qui cumulaient plus de trente jours d'arrêt de travail dans l'année. Peut-être eût-elle été mieux inspirée de se demander pourquoi l'entreprise comptait un taux si élevé de malades ? « Nous travaillons dans un grand hangar qui n'est pas chauffé, il y a parfois des températures négatives l'hiver et des gros coups de chaud l'été. En janvier, il y a eu des travaux sur le bâtiment, des taules ont été retirées et seule une bâche protégeait de l'extérieur. Le 13 janvier, une tempête a déchiré la bâche et il fallait travailler en position statique en plein courant d'air. Au bout de dix minutes, les doigts étaient engourdis. C'était juste impossible… »

C'est cette situation qui a généré le droit de retrait des ouvriers, considéré comme abusif par la direction. Avec la grève, qui a rassemblé la quasi-totalité du personnel ouvrier du 4 au 6 avril, la direction du site a été contrainte de revenir sur sa décision de rétention d'heures du compteur. Outre les 40 euros pour tous, le syndicat a obtenu aussi la garantie du maintien de la prime de poste (environ 200 euros), qui pouvait varier selon les heures de travail. Reste un point qui n'est pas réglé : le paiement de la prime de résultat limité par le nombre de journées de maladie. Cette mesure ne passe vraiment pas en raison des conditions de travail difficiles auxquelles les salariés sont exposés : « Il n'y a pas que les conditions physiques qui sont difficiles. Les pressions sur les résultats et le fait qu'on nous presse en permanence génèrent aussi des risques psychosociaux. »

Réunis en assemblée générale, la décision de reprise du travail a été prise avec 60 % des voix. Le syndicat CGT a respecté la démocratie, mais entend poursuivre la bataille pour que ceux qui sont exposés à ces conditions difficiles ne subissent pas la double peine de la maladie et de la suppression de la prime de résultats. Franck garde un excellent moral : « Nous avons gagné les 40 €, mais sur cela aussi nous n'allons pas les lâcher. »