Aux funérailles de Madeleine Riffaud, des chants et de l'émotion
Ce mercredi 20 novembre 2024 au cimetière du Montparnasse, se tenaient les funérailles de Madeleine Riffaud, décédée le 6 novembre dernier à l'âge de 100 ans. Dans un... Lire la suite
Cela fait 22 ans aujourd'hui. Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, un jeune père de famille de deux enfants, est jeté dans la Seine par des criminels racistes. En plein entre-deux-tours de l'élection présidentielle, le FN a organisé son défilé annuel en l'honneur de Jeanne d'Arc. En fin de cortège, près du pont du Caroussel, un petit groupe de skinheads quitte le défilé à la recherche d'une victime. Ce sera Brahim Bouarram, 29 ans, marocain, qui attendait son amie sur les berges de la Seine. Poussé dans le fleuve alors qu'il ne sait pas nager, il coule à pic alors que le niveau de l'eau est élevé et le courant fort. Alertés par des témoins, les sauveteurs repêchent le corps. Brahim Bouarram est mort.
Les responsables du service d'ordre central du FN (DPS) et du FN de la Haute-Marne attendent une semaine avant de donner l'identité des accusés à la police. Entre-temps, ils se rendent même chez ces accusés, qui ont alors le temps de se débarrasser de matériels compromettants. Ces deux responsables ne seront pas inquiétés.
En 1998, le principal accusé, Mickaël Fréminet, est condamné à huit ans de prison. Ses complices à des peines plus légères.
Quatre ans plus tard, dans la soirée du 13 au 14 septembre 2002, d'autres skinheads d'extrême droite assassinent à Reims François Chenu, 29 ans lui aussi, parce qu'il est homosexuel. Ils voulaient « casser de l'arabe ou du pédé ». Ils assurent ne pas être membres du Front national. Pourtant, deux d'entre eux ont participé à la sécurité de plusieurs de ses meetings. Une des sœurs de l'un des meurtriers n'est autre que la petite amie de Mickaël Fréminet.
La haine de l'Autre, des étrangers, des homosexuels, des musulmans… tue.
Cette année, dans la nuit du 26 au 27 avril, la devanture de l'épicerie « Les 2 continents », à Dinan, a été recouverte de plusieurs affiches de campagne de Marine Le Pen. Un peu plus tôt, un panonceau y a été collé, avec ces mots : « restaurant de cochon grillé ». L'épicier s'appelle Ait Taleb Hassan. Il entend porter plainte.
Cette année, comme tous les ans, à l'appel de nombreuses organisations de défense des droits humains et antiracistes, comme l'ATMF, la LDH, le MRAP, le GISTI… un rassemblement est organisé pour rendre hommage à Brahim Bouarram « C'est à sa mémoire et à celles de toutes les victimes du racisme dans ce pays, en souvenir à la souffrance de leurs proches que nous nous rassemblons ici, sur le lieu du crime innommable, le 1er mai de chaque année. La plaque commémorative du crime racial est posée, à la demande de nos associations, par la mairie de Paris, un signe indélébile pour celles et ceux qui viendront après nous, pour tous les “visiteurs” qui passeront par cet endroit marqué désormais à jamais », écrivent les organisateurs qui rappellent que « depuis l'assassinat de Brahim Bouarram, le racisme a fait d'autres victimes » et « a gangréné la société sous d'autres formes : la xénophobie, l'antisémitisme, l'islamophobie, la ségrégation, la relégation, les discriminations aux droits fondamentaux… »
« Plus que jamais, nos associations et organisations, qui font de la lutte pour l'égalité et contre tous les racismes un combat de tous les jours, s'engagent à contribuer à la construction d'une véritable politique de la mémoire. Une mémoire, qui au nom des victimes du racisme et de la souffrance des leurs, construit encore plus de liens entre nous, plus de vivre en commun, et tend vers une société où la vie humaine, quelle que soit la couleur de sa peau, son origine ou sa confession, soit enfin, et pour toujours, une vie humaine digne et respectée pour toutes et tous. »
Le rassemblement a lieu aujourd'hui 1er mai 2017 de 11 h à 12 h, au pont du Carrousel à Paris.
Les thèses nauséabondes du racisme ne doivent plus essaimer. Elles tuent.
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