24 heures avec Camille Naget, collaboratrice parlementaire
Ces assistants multitâches, aussi disponibles qu’indispensables, œuvrent dans l’ombre des parlementaires. Des petites mains en mal de reconnaissance. Lire la suite
Un comble ! Magalie Hazard ne sait pas tricoter, elle qui travaille dans l'une des cinq dernières filatures de laine en France. Implantée dans la Creuse, en contrebas d'une route de campagne située au bord du Cher, la filature Fonty emploie 17 salariés, selon une répartition des tâches assez sexuée : les hommes à la teinture, les femmes à la filature. Emmitouflée dans sa blouse et son gilet pour se protéger du froid qui envahit l'atelier en hiver, Magalie accroche les fils de laine suspendus au-dessus de sa tête, puis actionne le dévidoir qui transforme les fusées de laine en écheveaux.
L'opération terminée, elle lie chacun des écheveaux par un fil, les pousse vers l'extrémité de la machine, avant de les embrasser pour les déposer dans un chariot, prêts à partir en teinture. Les gestes sont répétitifs, mais Magalie ne s'ennuie pas. « Nous sommes polyvalentes. J'ai la chance de tourner sur les postes : au dévidoir ; à la bobineuse ; à la pelotonneuse… Il m'arrive même de donner un coup de main aux expéditions. » « Tiens, un fil est en train de s'enrouler », s'interrompt-elle au milieu d'une phrase, à l'écoute d'un cliquetis dissonant du côté de la retordeuse, imposante machine qui lui fiche « un peu la frousse ».
Plus de trois ans, déjà, que cette titulaire d'un bac informatique et gestion et d'un CAP petite enfance a été embauchée à la filature, à douze kilomètres de chez elle. « Avant, je travaillais en quatre-huit dans une pâtisserie industrielle. Quand mon fils est né, j'ai voulu retrouver des horaires adaptés à la crèche et à la vie de famille », explique la trentenaire. Aujourd'hui, Magalie travaille sur quatre jours, de 9 heures à 18 h 15, avec une pause déjeuner d'une demi-heure.
La voilà qui dépose à terre ses plateaux de laine d'un joli bleu. Elle suspend les fils, les projette dans un trou à l'aide d'un pulvérisateur pour les accrocher de l'autre côté, actionne la pelotonneuse. Elle relève les 16 pelotes, fait repartir la machine d'un coup de pied mécanique. « On a droit à un nœud par pelote de 50 grammes. Si la laine casse de nouveau, c'est mort », commente-t-elle en renouant un fil. Puis, les pelotes sont mises en sachet par dix, l'étiquette « Fonty, made in Creuse » apposée au-dessus du croisillon. De fil en aiguille, l'après-midi tire à sa fin, mais la pendule accrochée au milieu de l'atelier marque toujours 9 h 15. Le silence se fait progressivement, le bruit assourdissant de la retordeuse a cessé, la machine à étiqueter fait entendre sa respiration régulière. Quelques poussières de laine volettent dans l'air. Des collègues ont débauché vers 15 heures ou 17 heures. Certaines, qui élèvent aussi des bêtes, ont déjà entamé leur seconde journée de travail.
Article paru dans Ensemble ! de janvier 2017
Ces assistants multitâches, aussi disponibles qu’indispensables, œuvrent dans l’ombre des parlementaires. Des petites mains en mal de reconnaissance. Lire la suite
À l’hôpital, il vient en aide aux personnes âgées fragilisées afin qu’elles retrouvent aisance gestuelle et autonomie en mobilisant leurs sens. Une profession... Lire la suite