Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
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Après huit jours de grève, l'intersyndicale CGT-CFE/CGC-CFDT annonçait le 12 octobre dernier la levée provisoire du blocage de l'usine GE Hydro de Grenoble. « Ce n'est qu'une pause stratégique qui été votée par les salariés, mais qui ont bien l'intention de poursuivre la lutte sous d'autres formes », s'empresse de préciser Patrick Bernard, secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs de la métallurgie (USTM) CGT de l'Isère. Ces derniers jours ont en effet été extrêmement riches en actions, et nombre d'événements sont prévus la semaine du 16 octobre.
Des personnalités politiques nationales comme Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon sont venues apporter leur soutien sur place, respectivement les 1er et 11 octobre, tandis que des délégations de salariés se rendaient le 11 à Paris pour manifester auprès de la représentation nationale. Le 12 octobre, les GE Hydro ont aussi déposé une requête auprès du Conseil d'État pour que le ministère de l'Économie s'explique dans le cadre du rachat d'Alstom par Siemens. Enfin, c'est aussi dans le courant de la semaine écoulée que le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, devait être reçu à Bercy, tandis que le PDG de GE Renewable Energy sera auditionné ce lundi 16 octobre.
L'emballement des événements est lié à certaines échéances quant à la gestion du séisme industriel issu du rapprochement Alstom-GE intervenu en 2014-2015 avec la bénédiction du ministre de l'Économie de l'époque, un certain Emmanuel Macron. Les méandres de ces opérations de destruction du patrimoine national industriel téléguidées des États-Unis sont remarquablement analysés dans une enquête de David Gendreau et Alexandre Leraître récemment diffusée sur la chaîne LCP.
Sans entrer dans les détails de ce dossier gigogne qui met aujourd'hui en danger aussi bien les ex-Alstom de la filière hydro de Grenoble que les fabricants de trains de Belfort, il importe de noter que l'État français a encore juridiquement le choix d'aider ou de saborder l'industrie. Aujourd'hui, l'État siège au conseil d'administration d'Alstom via des actions (20 %) prêtées par Bouygues. Il peut exercer une option d'achat sur ces actions, mais au plus tard jusqu'au 17 octobre 2017… Bruno Le Maire a déjà annoncé que l'État n'exercerait pas ce droit, mais, ce faisant, il exprime un choix délibéré…
Face à cette situation, les fédérations CGT de l'énergie (FNME CGT) et de la métallurgie (FTM CGT) ont réagi dans une déclaration commune qui pointe le caractère « incompréhensible » du plan social chez Hydo GE et son impact sur la filière hydroélectrique : « Comment, à l'heure de la transition énergétique, où de nouveaux projets doivent se développer en France et dans le monde, l'État français peut laisser mourir un de ses fleurons industriels ? », interrogent les fédérations CGT. Et de poursuivre : « Au lieu de s'occuper du Monopoly de la production d'énergie en France et en Europe, Bruxelles ferait mieux d'aider les grandes entreprises comme GE-Alstom et EDF à construire de nouveaux ouvrages hydroélectriques permettant la réussite des objectifs de réduction des gaz à effet de serre ! » Les turbines et grosses couronnes produites par les ex-Alstom de Grenoble sont un élément essentiel des barrages hydroélectriques. Demain, la France ne disposera plus ni de la technologie ni de la production de cette énergie propre. « Est-ce la vision de ce gouvernement préoccupé par l'écologie que de faire venir ces éléments de Chine », interroge Patrick Bernard. Le premier élément de réponse intervient dès le 17 octobre.
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