« C'est du vol pur et simple », estime Esther Lynch, secrétaire confédérale de la CES. « Les riches deviennent encore plus riches aux frais des personnes qui dépendent de leur salaire pour vivre. » En effet, si la part des salaires dans le produit intérieur brut (PIB) était restée la même que celle du début des années 90, la Confédération européenne des syndicats a calculé que chaque travailleur des États de l’UE aurait gagné 1 764 euros de plus en 2017.
Mais hélas, le curseur du partage de la richesse créée s’est largement déplacé vers le capital au détriment du travail depuis les années 70. Ainsi, les salaires comptaient pour 72 % du PIB de l’UE en 1975, contre moins de 63 % en 2017.
« Les responsables politiques et les économistes s'inquiètent souvent des coûts salariaux mais, depuis au moins 25 ans, le vrai problème porte sur les coûts du capital : le montant versé aux actionnaires. La réponse à cette situation est de relancer la négociation collective en faveur de salaires plus justes», conclue la Confédération européenne des syndicats.