Hôpital public : un démantèlement programmé ?
Samedi 14 septembre, à Nantes (Loire-Atlantique), près de 300 personnes se sont mobilisées pour dénoncer « le démantèlement du service public de santé ». Un appel... Lire la suite
Lettres d'alerte, rapports officiels de structures publiques ont fait état du danger sur lequel alertent la Fédération CGT de la Santé et de l'Action sociale . Des composants cancérogènes ou mutagènes, les résines phénol-formaldéhyde (ou phénoliques), et le trioxyde d'aluminium sont présents dans les appareils de prélèvement et dans les produit, selon un rapport du comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) nommé par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Il y a un an, Mediapart faisait état de problèmes similaires.
Trois lanceurs d'alerte, tous trois professionnels du secteur médical, ont donc annoncé ce jeudi, depuis le siège de la CGT, avoir porté plainte pour « mise en danger de la vie d'autrui », des donneurs de plasma en France, en dénonçant le risque d'empoisonnement que feraient courir les appareils de l'américain Haemonetics. Pour eux, en fonction des rapports fournis par les autorités et de ce qu’ils ont pu constater les donneurs bénévoles risquent d'être exposés à ces substances toxiques.
Ils dénoncent les dangers des appareils de Haemonetics pour l'aphérèse. Cette technique de prélèvement du plasma sanguin consiste à extraire le sang du donneur bénévole, en isoler le plasma, et lui réinjecter le reste du sang. Le problème vient selon eux des pratiques de Haemonetics, qui a présenté comme neuves des pièces détachées usagées. Entre autres effets de l'usure, des joints sur ces appareils ont libéré dans le sang ou le plasma des micro ou nanoparticules des composants cancérogènes cités plus haut.
« On a vraiment le droit d'être inquiet. Ces appareils maximisent la libération de particules (…) de composés extrêmement toxiques », a affirmé l'un des plaignants, l'ancien directeur commercial en France de Haemonetics, Alexandre Berthelot. « Le directeur général de la Santé, quand il nous a reçus, disait être très inquiet pour la filière de don du plasma en France, et nous aussi on l'est. Mais on ne peut pas laisser empoisonner les gens », a dit un autre, délégué syndical central de l'Établissement français du sang (EFS), Guylain Cabantous.
La plainte a été déposée mercredi auprès du pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris, pour « mise en danger de la vie d'autrui », « tromperie aggravée », et non-mise en œuvre d'une procédure de retrait et de rappel de produits de santé. Le troisième plaignant, outre Alexandre Berthelot et Guylain Cabantous, est un responsable technique et délégué syndical de Haemonetics, Jean-Philippe Urrecho. C'est lui qui, à l'origine, appelé sur des pannes à répétition, a découvert que son employeur n'envoyait plus aucune pièce détachée neuve en France. La plainte vise l'Établissement français du sang, l'agence de sécurité sanitaire ANSM, et tout coauteur des faits.
Samedi 14 septembre, à Nantes (Loire-Atlantique), près de 300 personnes se sont mobilisées pour dénoncer « le démantèlement du service public de santé ». Un appel... Lire la suite
Centres de santé, radiologie, médecine de ville : les acteurs financiers ne cachent plus leur appétit pour le secteur des soins. Leur course aux profits représente un réel... Lire la suite