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Privatisation

La gare du Nord à Paris vendue par la SNCF ?

11 juillet 2018 | Mise à jour le 12 juillet 2018
Par et | Photo(s) : SNCF
La gare du Nord à Paris vendue par la SNCF ?

SNCF Mobilités, une des trois entités de la SNCF, a décidé de céder pour plusieurs décennies des parts de la gare du Nord au groupe Auchan, qui devient acteur majoritaire à 66 % pour (au moins) les 35 années à venir d‘une coentreprise.

Pour ce projet, qui doit aboutir avant les JO de 2024, la SNCF et le groupe de distribution veulent créer une coentreprise chargée de la conduite des travaux et de l'exploitation commerciale de la gare pendant 35 à 46 ans, avait annoncé le groupe ferroviaire lundi. Cette coentreprise doit être détenue à 66 % par Ceetrus, la société foncière d'Auchan, et à 34 % par Gares & Connexions, branche de la SNCF chargée de l'exploitation des gares. « Il n'y a aucun projet de privatisation de cette gare. C'est juste une coentreprise qui va développer et gérer la partie marchande de la gare », ce qui permettra à la SNCF de « gagner un revenu avec ces activités commerciales pour financer les investissements », a déclaré à l'AFP Patrick Ropert, directeur général de Gares & Connexions.

La CGT cheminots « s'est opposée » au conseil d'administration de SNCF Mobilités (qui chapeaute Gares & Connexions) à la « mise en œuvre de cette disposition » de coentreprise « opaque et complexe », écrit le syndicat dans un communiqué. En outre, souligne-t-il, « la SNCF s'est positionnée sur le seuil minimal de participation » dans cette société « alors que la loi l'autorise à détenir jusqu'à 85 % des parts ».

Reconnaissant que la gare du Nord « a besoin d'investissements pour améliorer le confort des voyageurs, la qualité de service et la régularité » des trains, la CGT cheminots a relevé qu'avec ce projet, les « surfaces commerciales » de la gare « seraient multipliées par 5 alors que celles consacrées à la circulation et à l'accueil des voyageurs ne le seraient que par 2,5 ». « La CGT sera très vigilante sur la suite de ce dossier et plus particulièrement sur le contrat final qui sera soumis au vote des administrateurs en octobre », prévient-elle.

« Il n'est pas du tout question de privatisation », affirmait Élisabeth Borne, la ministre des Transports, au micro de France Inter, en mars dernier. Selon le projet présenté lundi, estimé à 600 millions d'euros, les travaux permettront de tripler la taille de la gare du Nord et seront terminés un an avant les jeux Olympiques de 2024 dans la capitale. Première gare d'Europe avec plus de 700 000 voyageurs chaque jour (hors métro) actuellement, elle doit en accueillir plus de 800 000 en 2024 et 900 000 en 2030, d'après les projections de la SNCF.