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GOODYEAR

Ouverture du procès des 800 ex-Goodyear qui contestent leur licenciement

4 octobre 2018 | Mise à jour le 4 octobre 2018
Par | Photo(s) : François Lo Presti / AFP
Ouverture du procès des 800 ex-Goodyear qui contestent leur licenciement

Ce jeudi 4 octobre, ce sont 847 anciens salariés de Goodyear qui sont au tribunal pour contester leur licenciement. Une affaire qui traine depuis plus de 10 années…

Une salle de spectacle transformée en salle d'audience : le procès aux prud'hommes intenté par plus de 800 ex-salariés de l'usine Goodyear à Amiens-Nord contre la direction de l'entreprise de pneumatiques s'est ouvert jeudi matin au Zénith d'Amiens.

Les 832 demandeurs estiment que leur licenciement était dépourvu de cause économique réelle et sérieuse.

Dès 7 h 30, militants CGT et ex-salariés, parfois accompagnés de leur famille, se sont réunis devant le parc des expositions, portant pour certains des T-shirts où l'on pouvait lire « Goodyear Amiens, patrons voyous », « Nous sommes tous Goodyear », « Non aux licenciements ». « J'espère qu'avec cette audience, les gens s'apercevront que ce n'est pas de notre faute si l'usine a fermé, le boulot, on savait le faire », a témoigné Frédérique Pacquin, âgée de 58 ans.

« Les licenciements étaient infondés », a renchéri son frère Stéphane Chiévin, 55 ans et 18 ans passés chez Goodyear, aujourd'hui au chômage. « C'est un sentiment de gâchis. »

Les demandeurs ont ensuite pris place dans la salle de spectacle de 950 places, remplie à plus de la moitié, avant que leur conseil Me Fiodor Rilov n'entame sa plaidoirie vers 9 h 30. En janvier 2014, Goodyear Amiens-Nord avait fermé son usine, entraînant la disparition de 1 143 emplois. Sept de ces anciens salariés ont été définitivement condamnés en janvier par la Cour de cassation à des peines de prison avec sursis pour avoir séquestré deux ex-dirigeants de l'usine, après l'annonce de la fermeture. Depuis, plus de 800 salariés ont saisi le conseil des prud'hommes d'Amiens pour demander une indemnisation.

« La cellule de reclassement, c'était du pipeau, le peu qui ont retrouvé du travail, c'est du précaire », a tempêté auprès de l'AFP Mickaël Wamen, ex-leader de la CGT de l'usine et figure de la contestation, qui a fait partie des sept salariés condamnés, dénonçant avec virulence le « carnage » fait par son ex-employeur.

Les plaidoiries devraient finir à 19 heures et le jugement être mis en délibéré et connu au premier trimestre 2019. Selon la préfecture de la Somme, 640 emplois ont été déjà créés dans le cadre de la convention de revitalisation de Goodyear-Amiens Nord sur les 914 emplois programmés, précisant que des actions de revitalisation ont été financées à hauteur de 5,9 millions d'euros par Goodyear Dunlop Tires France. La direction de l'entreprise affirme que 346 personnes ont retrouvé un travail, 102 créé leur entreprise, 188 pris leur retraite et 189 « quitté le congé de reclassement » après une « formation qualifiante ».