A la PJJ, la colère continue de répondre au mépris
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Cette manifestation nationale, à l'appel de l'ensemble des barreaux de France et d'une intersyndicale des professionnels de la justice, est la nouvelle étape d'une fronde initiée il y a plus d'un an contre le projet de réforme de la justice.
Le cortège s'est ébranlé peu avant 13 heures 30 de la place Saint-Michel, derrière une banderole proclamant : « Pour une justice de qualité et accessible ». Il était précédé d'un cercueil noir barré des messages « Liberté, égalité, justice de proximité » et « Avocats, magistrats, fonctionnaires unis contre une justice déshumanisée et privatisée ».
Le défilé devait rejoindre dans l'après-midi l'esplanade des Invalides, non loin de l'Assemblée nationale, au moment de l'entame en nouvelle lecture par les députés de l'examen de ce texte porté par la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, après l'échec d'une commission mixte paritaire.
« L'ensemble des acteurs du monde judiciaire est venu dire que le projet de loi ne peut être voté en l'état », a lancé Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB).
Les avocats demandent à être reçus en délégation par le Premier ministre à l'issue de la manifestation.
Une pétition lancée mi-décembre par le CNB, demandant notamment que la question de « l'égalité d'accès à la justice dans les territoires » soit intégrée au grand débat lancé par Emmanuel Macron pour résorber la crise des « gilets jaunes », a recueilli plus de 25 000 signatures.
« Il est encore temps de suspendre le processus parlementaire pour laisser aux professionnels et aux citoyens l'occasion de s'exprimer sur l'avenir de la justice. Nous sommes ouverts au dialogue, encore faudrait-il qu'il y en ait un », a déclaré Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).
Avocats, magistrats, personnels de greffe ou encore éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont mobilisés contre le projet qui va engendrer selon eux « une justice illisible, inaccessible, inhumaine et privatisée ».
Le texte prône une révolution numérique et la « simplification des procédures » civile et pénale. Il crée également une nouvelle échelle des peines, dans l'optique de désengorger des prisons surpeuplées.
Ces derniers mois, la ministre a fait quelques concessions et assuré à de nombreuses reprises qu'aucun tribunal ne fermerait.
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