19 février 2019 | Mise à jour le 26 février 2019
Les salariés de l'usine de Saipol sont en grève depuis le 30 janvier. Le 14 février, l'union locale CGT de Quevilly-Couronne, appuyée par des dockers du port de Rouen et des militants d'entreprises locales, organisait deux points de blocage à l'entrée de la zone industrielle, pour soutenir le combat des grévistes qui réclament une hausse des salaires et de la « prime Macron » défiscalisée, dont le montant est jugé insuffisant…
Le groupe SaipolSociété agro-industrielle de patrimoine oléagineux, spécialisée dans la transformation de graines oléagineuses (colza) en tourteaux et esters pour la production de biocarburants et glycérine végétale, c'est sept usines en France pour un effectif de 640 personnes.
En 2017, le groupe Avril a réalisé un chiffre d'affaires de 6,23 milliards d'euros. Il emploie 7 600 salariés dans le monde, selon les données publiées sur son site internet.
Le 14 février, une centaine de militants du collectif portuaire de Rouen, de l'union locale CGT de Quevilly-Couronne et de gilets jaunes bloquaient deux ronds-points sur le boulevard maritime à l'entrée de la zone industrielle de Grand-Couronne (Seine-Maritime).
Une action coup de poing, à laquelle se sont joints les routiers, en soutien aux salariés de l'usine Saipol de Grand-Couronne. Dans cette société spécialisée dans la transformation des graines oléagineuses qui appartient au numéro un français des huiles de table Avril, les salariés sont en grève depuis le 30 janvier.
Une direction sourde au dialogue
En cause pour les 30 salariés — sur un effectif total de 110 personnes -, qui bloquent totalement la production, le gel des salaires des ouvriers depuis le rachat il y a quatre ans du groupe Sofiproteol par Avril. De quoi attiser le mécontentement, avec les « primes Macron » de 150 à 300 euros — suivant les salaires —, dont le montant est jugé totalement insuffisant.
« Nous réclamons 7 % d'augmentation des salaires, une prime de 1 500 euros et l'ouverture rapide des négociations annuelles sur les salaires (NAO) », explique Pascal Gricourt, délégué syndical central CGT chez Saipol, qui fait le piquet de grève devant l'usine tous les matins avec ses camarades. Jusqu'à ce jour, seule la dernière revendication a été entendue, regrette Pascal Gricourt. « La direction refuse le dialogue et les 18 jours de grève n'ont servi qu'à obtenir un accord de principe pour l'ouverture anticipée des NAO, à la suite d'une réunion qui s'est tenue avec la direction le 14 février », explique-t-il.
Du coup, le mouvement qui avait pris sur 4 des sites français de Saipol est reconduit sur deux d'entre eux, à Grand-Couronne et Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) où une vingtaine de salariés, sur un effectif de 38 personnes, bloque également la production. Et ce, jusqu'à la première réunion NAO fixée au 25 février. Aujourd'hui l'union locale CGT a d'ailleurs lancé un appel à la solidarité pour soutenir les grévistes. À suivre.