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Macron, le maraudeur du pire

Nathalie Carmeni
1 mars 2019 | Mise à jour le 1 mars 2019
Par | Journaliste
« Il faut maintenant dire que lorsqu'on va le samedi dans des manifestations violentes, on est complice du pire ». Cette nouvelle petite phrase en forme de menace à peine voilée dirigée contre les gilets jaunes a été lâchée par Emmanuel Macron mardi 26 février, lors d'un déjeuner avec 150 élus de la région Grand Est conviés à l'Élysée dans le cadre du grand débat national.

En mal de légitimité politique à la 15e semaine du mouvement des gilets jaunes, le chef de l'État a été appelé à faire preuve d'autorité par l'un de ses convives, l'élu LR Jean Rottner. Saisissant la balle au bond, le président s'est alors insurgé contre les gilets jaunes violents et contre ce qu'il a qualifié de « démocratie de l'émeute », au risque, par ces propos potentiellement inflammables, de la provoquer.

Cette dernière sortie d'Emmanuel Macron n'a pas manqué de susciter de vives polémiques, certains observateurs et acteurs de la vie politique l'interprétant comme un appel à la violence lancé sans filtres par le président. De quoi alimenter la thèse d'une « dérive autoritaire » imputée au chef de l'état depuis le surgissement de la crise des gilets jaunes. Thèse corroborée par l'adoption récente de lois liberticides et répressives qui éborgnent au LBD notre démocratie.

Qu'à cela ne tienne pour Macron. Contre cette mauvaise presse, le trublion jupitérien a sa petite recette miraculeuse concoctée par de fins limiers de la communication présidentielle, dont les talents en magie feraient pâlir David Copperfield. Dernier miracle ? L'opération « un président proche des plus démunis, la nuit » du 24 février. Avec pour scénario une maraude presque clandestine (pas de médias conviés) où un Macron « embedded » dans une fourgonnette du Samu social s'en va visiter les sans-abris de la capitale.

Dans le rôle principal, un président casual, presque normal dans son cuir souple et ses jeans trendy, genou à terre, penché sur la misère d'un dernier de cordée pas encore rendu au rang de « rien » puisque abrité d'une tente Quechua et non de la toiture d'une gare SNCF…

Face à la misère, il faut avoir des pudeurs de cadrage de l'image pour que la pose ne trahisse pas la posture ou pire encore, l'imposture.

Objectif raté puisque la photographe officielle de l'Élysée (qui se trouvait là par pur hasard) a laissé fuiter l'image présidentielle sur son compte Instagram. Rien de grave à cela. Car, si l'on s'en tient aux tweets admiratifs des obligés de la macronie, une simple tournée des pauvres et la diffusion sur les réseaux sociaux de la génuflexion de Macron devant la tente d'un SDF suffiraient à re-solidariser les Français avec leur président. Ou, mieux encore, à convaincre les gilets jaunes partisans de la démocratie de l'émeute qu'il est temps de quitter ronds-points, rues et trottoirs, avant d'en être expulsés ou éborgnés par Manu… militari.

Surenchère libérale, escalade autoritaire

 

Ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années, n'est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement !