Réalisé par Odoxa pour L'Obs, La Presse Régionale, France Inter et la Banque mutualiste française, un sondage indique que 73 % des citoyens soutiennent l'appel à la grève et à la mobilisation de la CGT, FO, Sud-Solidaires, la FSU, l'Unef et l'INL ce 19 mars. 35 % le considèrent comme « tout-à-fait justifié » et 38 % « plutôt justifié ». Un soutien encore plus fort parmi les agents du secteur public, avec respectivement 46 % et 42 %.
Crainte des réformes à venir
Les sondeurs l'expliquent notamment par la crainte des réformes sociales à venir : 54 % craignent la réforme du lycée (pour 64 % des salariés du public), 56 % celle de l'assurance chômage (pour 64 %) et 62 % celle des retraites (pour 79 %).
Mais sans doute faut-il aussi lier ce soutien aux préoccupations exprimées dans un autre sondage Odoxa (pour France Info, Le Figaro et Dentsu-Consulting) paru le 13 au sujet du « grand débat » du gouvernement. Si 88 % savent « de quoi il retourne », 68 % pensent qu'il ne débouchera pas sur des mesures utiles pour le pays. Parmi leurs principales préoccupations : le pouvoir d'achat, la fiscalité, la réindexation des pensions de retraite sur l'inflation (première citée, à 35 %), la baisse de la TVA (32 %), la hausse du Smic (30 %) ou le rétablissement de l'ISF (24 %).
Écart entre soutien et participation
En revanche, seuls 12 % de celles et ceux qui jugent le mouvement justifié (et 18 % des agents du public) avaient prévu d'y participer.
Services publics et agents appréciés
Odoxa a par ailleurs interrogé les sondés sur leur image du secteur public. 56 % en ont une opinion positive (très bonne 6 %, assez bonne 50 %). Pourtant, 70 % des salariés du public pensent que les Français en ont une mauvaise image. De même, ils considèrent que 66 % ont une mauvaise opinion des personnels qui travaillent dans le public, alors qu'en réalité 59 % en ont une bonne opinion. 59 % les jugent efficaces, 56 % dévoués, 55 % travailleurs, 54 % soucieux des usagers.
59 % également considèrent que les services publics sont présents de façon satisfaisante dans leur territoire, mais 68 % se disent inquiets de leur réduction dans l'avenir.
Autant d'éléments importants dans un contexte social durablement conflictuel, qui concerne à la fois les salaires, la fiscalité, le travail… Mais aussi à l'heure d'une nouvelle réforme de la fonction publique qui vise notamment à réduire le nombre de fonctionnaires et à faciliter le recours aux contractuels, au détriment des missions. Et alors que la suppression de nombre de services, des petites gares SNCF aux hôpitaux de proximité ou aux postes dans l'éducation…