27 juin 2019 | Mise à jour le 28 juin 2019
Il aura fallu deux ans et demi de discussion aux cinq organisations syndicales représentatives pour imposer au patronat de l’agriculture quatre lignes de préambule à la future convention collective nationale (CCN) de l’agriculture actuellement en négociation. Elle s’articule avec quelque 180 conventions collectives territoriales et/ou professionnelles transformées en accords collectifs étendus. L’enjeu étant de préserver les conquis sociaux de ces conventions dans la nouvelle CCN.
Si les discussions sont aussi âpres c’est que, à la faveur de cette négociation ouverte dans la foulée de la réforme du Code du travail, les dispositions conventionnelles actuelles comme les primes d’ancienneté , le 13e mois, les droits syndicaux – peu développés dans un tissu d’entreprises de moins de 10 salariés –, ou des congés supplémentaires pourraient tout simplement être abandonnés. « Dans ces négociations, assure Diane Grandchamp, secrétaire fédérale de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (Fnaf-CGT), nous voulons aboutir à une convention collective nationale de haut niveau. Ce préambule de quatre lignes était un préalable pour toutes les organisations syndicales. » Ainsi, tous les salariés couverts par ces conventions savent qu’ils ne perdront pas ce socle de garanties qu’ils détenaient.
Un sérieux point d’appui pour négocier une convention collective de haut rang
Incontestablement, l’unité et la détermination des cinq fédérations a pesé pour obtenir ce que la Fnaf-CGT qualifie d’« avancée sociale ». Reste que, au delà de ce préambule incontournable désormais reconnu par le patronat, les négociations vont se poursuivre. Pour la Fnaf-CGT, ce préambule « est un sérieux point d’appui pour continuer notre engagement en faveur d’une couverture conventionnelle nationale qui garantisse des droits et acquis collectifs, une reconnaissance de la hiérarchie des normes permettant une construction sociale prenant mieux en compte les conditions de vie et de travail des salariés concernés ».
S’il n’existe pas à proprement parler d’intersyndicale, du moins les cinq organisations se rencontrent, échangent, constatent leurs accords et portent ensemble ce qui les rassemble, tout en défendant chacune leurs propositions spécifiques.