17 septembre 2019 | Mise à jour le 17 septembre 2019
Trésoreries fermées, rassemblements et manifestations à Bercy et en régions : les agents des finances publiques étaient en grève lundi 16 septembre partout en France pour exprimer leur « ras-le-bol » face à ce qu'ils nomment la « destruction programmée » de leurs missions.
Coté syndical on annonce une « mobilisation historique », selon Solidaires qui avance des taux de grévistes « inégalés » depuis 2000 : 78,95 % dans le Lot, 71 % dans le Finistère, 65,55 % dans le Gard, 60 % dans l'Orne et la Manche ou encore 56,4 % dans le Cantal, variant globalement « de 40 à 80 % de grévistes dans les directions locales et départementales », et « un petit peu moins en Île-de-France ». Avec 36 % de grévistes, la Direction générale des Finances publiques (DGFip) évoque un taux de participation se situant « dans la fourchette haute » par rapport aux récentes grèves cette année.
Darmanin détricote le maillage territorial des Finances publiques
Les personnels se sont donc fortement mobilisés suite aux annonces du ministère des Comptes publics prévoyant la suppression de 5 800 postes entre 2020 et 2022, dont 4 800 sur le périmètre de la DGFip, qui a déjà perdu 40 000 emplois depuis 2002 et devrait perdre un millier de trésoreries sur 1 600, selon l'intersyndicale Solidaires-CGT-FO-CFDT-CFTC. Parallèlement à la fermeture des trésoreries, le gouvernement prévoit de multiplier ce qu'il appelle des « points de contact », qui ne seront plus des perceptions ou trésoreries, mais des permanences périodiques.
Les syndicats réclament « l'abandon de toutes les réformes mortifères pour la DGFip et le service public ». Pour Fanny De Coster (CGT), « loin d'avoir fait diminuer les files d'attente, le prélèvement à la source a au contraire augmenté ces files, car c'est un changement de méthode de recouvrement de l'impôt, mais pas de fiscalité, qui reste très complexe et engendre encore beaucoup de questions chez les contribuables ». La CGT dénonce une « vente à la découpe des services publics ».
Les syndicats envisagent des suites
« C'est la première pierre à ce qu'on espère être une mobilisation d'ampleur pour exprimer le ras-le-bol des agents qui subissent à la fois des suppressions d'emplois, des conditions dégradées dans leurs services avec une augmentation de la charge de travail (…) de 40 % rien que pour l'accueil physique du public depuis 2008 », a déclaré Anne Guyot-Welke (Solidaires) lors d'un point de presse au nom de l'intersyndicale Solidaires-CGT-FO-CFDT-CFTC à Paris.
« La coupe est pleine et le droit d'expression des agents (environ 104 000 au total à la DGFip, NDLR), qui est la grève, mais peut prendre d'autres formes, doit s'amplifier pour instaurer un rapport de force », a-t-elle poursuivi.
Au vu de cette première journée réussie, l'intersyndicale exige dans un communiqué le retrait du plan Darmanin et invite les personnels à se réunir, poursuivre et amplifier ce jour 1 de la mobilisation.
Les agents des finances publiques fortement mobilisés contre le plan Darmanin