« Des broutilles ». Voilà comment soignants, syndicats et directeurs d'établissements du secteur de l'aide aux personnes âgées ont qualifié les mesures annoncées dans le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) en faveur des seniors, le 3 octobre.
« Le gouvernement ne répond pas du tout à la grande souffrance des salariés, des résidents, des familles. Notre secteur ne cesse de se dégrader », a déclaré Malika Belarbi, de la CGT, lors d'une conférence de presse de l'intersyndicale des Services d'aide aux personnes âgées (Sapa). Et le mouvement qui réunit dix syndicats et l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) d'appeler à une journée de mobilisation nationale, ce 8 octobre. Un rassemblement devait avoir lieu devant le ministère de la Santé et des actions en régions pour continuer à dénoncer des mesures insuffisantes pour les personnes âgées.
Au lieu des broutilles
Le budget de la sécu prévoit une « intensification » des recrutements dans les Ehpad, avec 5 200 emplois supplémentaires en 2020, et un plan de soutien à la rénovation de ces structures, avec une enveloppe de 130 millions d'euros. Le gouvernement a en outre décidé de maintenir une enveloppe supplémentaire de 50 millions d'euros pour les services à domicile.
On est loin de la création des 40 000 postes, soit « au moins deux postes par établissement et service de soins à domicile » que réclame « en urgence » l'intersyndicale dans le secteur. Celui-ci accueille plus de 600 000 personnes dans un des 7 500 Ehpad, soit environ 20 % des plus de 85 ans. Le rapport Libault sur le grand âge, remis en mars dernier, préconisait la création de 80 000 postes dans les Ehpad d'ici à 2024, sans chiffrer les besoins à domicile.
« Nous n'avons pas les budgets pour recruter », a confirmé Pascal Champvert, président de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Les employeurs du secteur — associations et fédérations d'établissements et de services médico-sociaux — avaient également fait part, le 3 octobre, de leur déception face au PLFSS 2020, soutenant le mouvement de grève du 8 octobre.