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Coronavirus

Coronavirus : face au manque de protection, des facteurs font jouer leur droit de retrait

18 mars 2020 | Mise à jour le 20 mars 2020
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Coronavirus : face au manque de protection, des facteurs font jouer leur droit de retrait

La distribution du courrier était maintenue mardi, mais des facteurs ont fait valoir leur droit de retrait partout sur le territoire, estimant que les mesures prises par La Poste sont insuffisantes pour protéger leur santé et celle du public face au coronavirus.

« Une bouteille d'eau, un paquet de mouchoirs jetables et un sac poubelle : c'est tout ce que la Poste a fourni aux facteurs au lendemain de l'allocution du président de la République annonçant le confinement » des Français, a dénoncé auprès de l'AFP François Marchive, responsable de Sud PTT Isère-Savoie.

Chargé de la distribution du courrier, il s'insurge : « Des mesures ont été prises dans les bureaux de poste, mais du côté des facteurs, rien n'est fait ! Les agents mettent leur vie en danger ». « On va demander à être reçu par le préfet et à avoir un contact avec le cabinet du ministre de la Santé » Olivier Véran, ancien député de l'Isère, a-t-il ajouté.

Interrogée mardi matin par l'AFP, la direction de La Poste a indiqué être en train de faire le point de la situation. Elle a précisé que « 1 600 bureaux de poste étaient ouverts mardi » sur 7 740, assurant « les opérations prioritaires : retrait/dépôts d'espèces, mandat cash, retraits de courriers/colis en instance ». « 80 % des factrices et des facteurs, soient environ 55 000, assurent leurs tournées ce jour. L'appareil industriel de La Poste fonctionne normalement (centre de tri pour les courriers et les colis) », a-t-elle ajouté.

Des droits de retraits partout en France

Des postiers « ont exercé leur droit de retrait à Marseille, Lille, Lorient, Toulouse, Caen, Vitrolles, Paris, Chambéry, Le Mans, Bayonne, Bergerac, Montpellier, Sarlat, en Seine-Saint-Denis, dans le Puy-de-Dôme, l'Aube, la Haute-Normandie, en Gironde, dans le Finistère, le Val-de-Marne, la Sarthe et les Hauts-de-Seine, et la colère monte un peu partout sur le territoire pour les mêmes raisons, certains directeurs locaux tentant de s'y opposer », a affirmé de son côté SUD-PTT, qui dénonce « un manque de protection élémentaire ».

« À Paris, l'ensemble des fédérations syndicales (CGT, CFDT, FO, SUD-PTT, Unsa, CFTC, CGC) ont dénoncé les pressions exercées sur les salariés dans l'exercice de leur droit de retrait », a indiqué à l'AFP Eddy Talbot (SUD-PTT).

Lors d'une réunion avec la direction des ressources humaines du groupe, elles ont aussi demandé « que les missions indispensables soient redéfinies avant toute chose, mais la direction a estimé que toute l'activité devait être assurée », a-t-il déploré, évoquant un « silence au sujet des personnes contaminées ».

Dans les Hauts-de-Seine, « 200 postières et postiers exercent depuis lundi leur droit de retrait, majoritaire dans les établissements courrier d'Asnières, Gennevilliers, Levallois, Villeneuve-La-Garenne, Clichy, Fontenay-aux-Roses, Malakoff, Courbevoie et de nombreux facteurs ont aussi cessé le travail à Boulogne, Nanterre et Neuilly », précise SUD PTT 92 dans un communiqué.

« Cas de contamination avérés »

À Rennes, « une partie des postiers est restée chez elle, mais beaucoup se sont déplacés sur leur lieu de travail. Le bureau de tri de Rennes-la Criée, a exercé en totalité son droit de retrait avec 25-30 salariés », a précisé à l'AFP Serge Bourgin, secrétaire départemental Sud-PTT 35 qui « appelle tous les postiers à faire valoir ce droit dans les plus brefs délais ».

Selon lui, le mécontentement est fort à la plateforme industrielle courrier (PIC) de Rennes, un établissement qui compte 410 salariés, « maintenus au travail sur les machines de tri, malgré les demandes de droit de retrait et alors qu'il y a des cas de contamination avérés ».

« La direction de La Poste veut maintenir l'activité. Hier, il y avait un peu plus de 350 bureaux de poste ouverts, aujourd'hui 69, il y a eu 4 bureaux avec des gens malades, fermés en catastrophe », a ajouté ce syndicaliste.

À Montpellier, « la direction conteste le droit (de retrait), mais un certain nombre de postiers ont cessé le travail via des certificats médicaux », a déclaré à l'AFP Éméric Bazalgette, du syndicat départemental de la fédération CGT des activités postales et des télécommunications de l'Hérault.