Christophe est technicien de maintenance dans un centre commercial, son poste l'expose à de multiples personnes chaque jour.
Dans les parkings de la grande enseigne qui semblent un peu à l'abandon, il parcourt les étages pour se rendre là où il est appelé. Les échos au ton comminatoire de sa radio de service, qu'il tient à main nue, l'enjoignent de répondre à son supérieur ou ses collègues qui l'interpellent pour une intervention.
Christophe a 29 ans. Il est technicien de maintenance pour une grande enseigne de la distribution. Sur le pont les jours de semaine et le weekend également, à l'instar de ses collègues caissie·re·s et employé·e·s de rayons, il a moins de contact avec les clients, mais n'est pas seul pour autant.
Notamment chargé de la maintenance électrique d'un centre commercial de Seine-Saint-Denis, il est présent sur tous les fronts à son travail, depuis les rayons et allées du magasin, en contact parfois avec des clients, jusqu'aux parkings et aux sous-sols en passant par les halles.
Il nous raconte les risques qu'il prend de son côté, avec des mesures de protection qui restent limitées, et sa volonté de ne pas penser de manière permanente aux dangers liés à l'épidémie.
Il nous dit aussi ce que cela a comme conséquences dans son foyer. Avec une compagne enceinte « rongée par les risques (qu'il) prend », son activité et ses trajets dans un environnement au contact de nombreuses personnes venues faire leurs courses ou qui ont croisé ceux qui en faisaient, les précautions sont démultipliées : lavage des mains dès l'arrivée, vêtements nettoyés et désinfectés, machine de linge tous les jours…
Il veut quand même éviter de laisser la psychose l'envahir « pour pas devenir fou », mais le reconnait aussi, les habitudes changent et on évite les contacts.
La fédération avait adressé une « Lettre ouverte aux groupes de la grande distribution » pour leur demander de prendre autre chose que des « mesurettes » pour leurs salariés dans le contexte actuel, la santé et la vie des salariés devant primer sur une logique de profit.
La CGT avait aussi appelé la grande distribution à faire preuve de responsabilité dans la situation de crise que le pays travers, en fermant les rayons non alimentaires, sans véritable réponse de la part des grandes enseignes…
Au même moment, les grandes manœuvres financières continuaient, la fédération signalant que le groupe Casino avait vendu Leader Price à Aldi, sans garantie sur la pérennité des emplois des salariés, en pleine crise sanitaire…
Et plusieurs salariés ont déjà trouvé la mort à cause du Covid-19, parce que leur travail les a exposés.
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