22 octobre 2020 | Mise à jour le 22 octobre 2020
La Direction du Travail a demandé au voyagiste TUI France de revoir certaines modalités de son plan social, qui prévoit la suppression de quelque 600 emplois sur 904, ce qui pourrait conduire à sa non-homologation, a-t-on appris mercredi de source syndicale.
Les « observations » de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) des Hauts-de-Seine visent à « suggérer des pistes d’amélioration » au plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) et devront faire l’objet d’une « réponse motivée » de la part de l’entreprise, souligne l’administration, dans un courrier dont l’AFP a eu copie.
« Nous avions attiré l’attention de l’administration sur les manquements du plan et nous avons été entendus par la Direccte« , s’est félicité Lazare Razkallah, secrétaire (CGT, majoritaire) du comité économique et social (CSE).
« Pour la direction, il y a un risque que le plan social ne soit pas validé par l’administration, ce qui la contraindrait à reprendre le plan à zéro en recommençant ses consultations. On pourrait ainsi gagner du temps, et améliorer les modalités » , a poursuivi M. Razkallah.
Parmi les éléments qui suscitent commentaires et interrogations de la Direccte, figurent notamment la durée, jugée trop courte, du congé de reclassement pour les salariés licenciés, ou le délai de 48 heures, jugé trop court également, laissé aux salariés pour signer une rupture amiable.
La branche française du géant mondial allemand TUI prévoit de supprimer 575 postes, voire 601 si on compte les 26 salariés qui pourraient choisir de partir également car ils se voient imposer une modification substantielle de leur contrat.
Dans le détail, quelque 300 postes (sur 600 environ) seraient supprimés au siège de l’entreprise à Levallois-Perret et sur son site de Lyon, et le reste dans les 65 agences détenues en propre par le voyagiste – dont 42 font l’objet d’un projet de reprise.
Sévèrement frappé par la pandémie de Covid-19, comme sa maison-mère allemande et le secteur du tourisme dans son ensemble, TUI France a présenté en juin un projet de réorganisation que contestent les représentants des salariés, qui y voient des « conditions sociales de licenciement misérables en inadéquation avec les moyens colossaux du Groupe TUI » .
Si l’administration retoque le PSE, « notre direction devra se retourner vers la maison mère pour réclamer des moyens supplémentaires » et améliorer ainsi les conditions de départ, espère M. Razkallah.