4 décembre 2020 | Mise à jour le 4 décembre 2020
Le 5 décembre est depuis 18 ans une journée de mobilisation contre le chômage et la précarité. Cette année, avec la crise sanitaire, les plans sociaux en cascade, la réforme de l'assurance chômage et la loi de Sécurité globale, les mobilisations multiformes du 5 décembre préparent le déconfinement social.
À n'en pas douter, les mobilisations qui doivent se dérouler en territoires ce 5 décembre 2020 seront inédites, tant par leur diversité que par le contexte d'une crise dont le confinement ne va pas pouvoir encore longtemps masquer la violence.
Depuis 18 ans, la CGT Chômeurs appelle chaque année à manifester contre le chômage et la précarité. Or chômage, précarité et pauvreté explosent à un niveau comparable à celui de la crise de 1929. Les déjà précaires sombrent souvent dans le dénuement le plus absolu et ceux qui ne l'étaient pas encore tremblent à l'annonce quotidienne de plans sociaux. La Covid est servie à toutes les sauces pour justifier systématiquement des plans de licenciement déjà programmés depuis longtemps.
Face à une crise inédite
Les restos du cœur ou le Secours populaire ne désemplissent pas et voient affluer de nouvelles populations, qui jusque-là n'auraient jamais pu imaginer avoir à les solliciter.
Pour toute réponse, le gouvernement maintient sa réforme de l'assurance chômage qui va raboter les droits des privés d'emplois, et comme si cela ne suffisait pas s'acharne à limiter les libertés.
La répression syndicale connaît une recrudescence importante et les intimidations contre les manifestants se multiplient. Avec de plus la proposition de loi adoptée par l'Assemblée et qui doit passer au Sénat relative à la « sécurité globale » portant notamment atteinte à la liberté de la presse ou encore le nouveau schéma de maintien de l'ordre, tout est bon pour confiner la colère.
75 ans de la Sécurité sociale : un conquis à renforcer
Le moment de pousser l'avantage
Mais voilà, depuis la semaine dernière, les prémices d'un déconfinement social se sont faites jour. Devant la levée de boucliers et les premières manifestations post-confinement contre cette loi scélérate, gouvernement hésite, s'embourbe, se prend les pieds dans le tapis. La loi de Sécurité globale patine, et puis Bruno Le Maire qui s'avance sur l'urgence de reprendre la réforme des retraites est quelque peu contredit par d'autres ministres.
Pour les jours heureux
Et il y a d'autres colères, celle des hospitaliers qui ne supportent plus la maltraitance, exigent qu'on leur donne à tous la prime Covid, celle des populations effrayées par les fermetures de lits, de services publics, de leur usine qui fait vivre leur bassin d'emplois.
Et il y a cette exigence de plus de sécurité sociale dont le rôle a été si précieux durant la crise. « Les jours heureux », ce n'est pas l'imposteur Macron qui a inventé l'expression. C'est l'autre nom qu'avait donné le Conseil National de la Résistance à son programme, lequel prévoyait la création de la Sécurité sociale.
Or justement, la sécurité sociale intégrale, y compris dans sa dimension d'assurance contre le chômage, est l'une des revendications qui seront portées avec les libertés ce 5 décembre 2020.