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Industrie automobile

Fonderies : forte déception à l’issue de la table ronde à Bercy

27 avril 2021 | Mise à jour le 29 avril 2021
Par | Photo(s) : Jean-Philippe Ksiazek / AFP
Fonderies : forte déception à l’issue de la table ronde à Bercy

Des employés de la fonderie automobile MBF font face aux gendarmes pendant leur blocage de la A40 entre Lyon et Genève à Saint-Martin-du-Fresne, le 22 avril 2021.

Alors que la plupart des fonderies automobiles françaises sont dans une situation critique, Bruno Le Maire annonce un plan d'action de 50 millions d'euros (30 de l'État, 10 de PSA et 10 de Renault) pour la transition dans la filière. La CGT, exige des volumes et non des « fonds pour accompagner la misère ».

« Ces 50 millions ne sont destinés qu'à accompagner les plans sociaux. Les salariés des fonderies n'attendent pas de l'argent du gouvernement ni des fonds pour les accompagner dans leur misère. Ils veulent du volume et continuer à travailler et à fabriquer des pièces pour les constructeurs dans leur usine », s'insurge Nail Yalcin, responsable de la filière des fonderies de l'automobile à la fédération CGT de la métallurgie. En effet, Bruno Le Maire, ministre de l'économie s'est exprimé à l'issue du Comité stratégique de filière automobile (CSF) qui s'est tenu le 26 avril 2021 pour annoncer un « plan d'actions spécifique visant à accompagner les transitions de la filière de la fonderie automobile ».

Celui-ci est abondé pour 30 millions d'euros par l'État et pour 10 millions par chacun des constructeurs (Renault et Stellantis ex PSA).

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Un ersatz de table ronde

Après que la CGT ait réclamé fin mars une table ronde avec les constructeurs, les sous-traitants, la CGT et le gouvernement, c'est in fine lors du Comité de filière stratégique (CSF) de l'automobile du 26 avril 2021 que devait enfin être abordée la question. La configuration d'un CSF est quelque peu différente de la table ronde réclamée dans le sens où l'ensemble des organisations siègent de manière institutionnelle. Une manière de marginaliser la CGT pourtant à la tête de tous les gros conflits actuels qui secouent plusieurs bassins d'emplois.

C'est le cas à la fonderie MBF de Saint-Claude (Jura), laquelle fonderie doit voir sa situation examinée ce 27 avril 2021, avec, à la clé, la liquidation ou la continuité ; de la SAM Decazeville (Aveyron) dont une audience est aussi programmée le 7 mai 2021, ou des fonderies du Poitou à Ingrandes (Vienne) en redressement judiciaire depuis la semaine dernière. De ce fait, la fédération CGT métallurgie continue de réclamer une véritable table ronde sur la filière des fonderies de l'automobile, afin de pouvoir y défendre ses propositions alternatives à celles d'une capitulation de l'État face aux exigences des constructeurs.

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Un résultat décevant

« Ça montre que l'État est impuissant devant les constructeurs et ne peut pas les contraindre à relocaliser de l'activité. Ils sont en train de mettre en route le projet Roland Berger et la restructuration de toute la filière » ajoute encore Nail. L'étude Roland Berger réalisée en 2020 par le cabinet Roland Berger pour la DGE (Direction générale des entreprises) préconisait en effet la restructuration de toute la filière fonderie automobile française. Le rapport estimait qu'il y avait une surcapacité de production en France qui ne devrait garder que les sites au chiffre d'affaires très élevé.

Et le document de recommander la suppression de 5 200 emplois sur les 13 500 du secteur fonderies automobile. Un plan que le gouvernement soutient manifestement en faisant le choix d'accompagner sa mise en œuvre plutôt que d'imposer des relocalisations de volumes aux constructeurs, alors qu'il les abreuve pourtant généreusement en une multitude d'aides publiques sans contrôle ni contreparties.

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Veillée d'armes chez les métallos

Au-delà des fonderies de l'automobile, c'est la plupart des équipementiers automobiles qui subissent aujourd'hui la même stratégie des constructeurs. Le prochain numéro de la NVO reviendra en détail sur cette relation pathogène donneurs d'ordre/sous-traitants. Pour l'heure, des mouvements importants se préparent sur plusieurs sites de l'ensemble de la filière automobile. À l'appel de la CGT Stellantis, une grande action est notamment annoncée pour le 6 mai 2021 à la Française de Mécanique de Douvrin (Pas-de-Calais).

Une autre grande action est aussi prévue à cette même date à Renault Le Mans. D'ici là, et à l'occasion des négociations actuellement en cours à l'UIMM sur un nouveau « dispositif conventionnel », les salariés de l'automobile sont aussi appelés à se mobiliser avec l'ensemble des salariés de la métallurgie pour la défense de leurs garanties collectives avec une journée nationale d'action à l'appel de la FTM CGT qui aura lieu le 29 avril 2021.

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