Le Medef à l’offensive contre les retraites
Les régimes de retraite complémentaire ARRCO et AGIRC vont disparaître le 1er janvier 2019 pour être remplacés par un nouveau régime unique . Une négociation entre le... Lire la suite
A peine revenu dans le vert en 2019, après dix années de déficits, l’Agirc-Arrco a replongé en 2020, plombé par la crise sanitaire et surtout par le recours massif au chômage partiel qui l’a privé de cotisations.
Un choc que le régime (13 millions de retraités, 23 millions de cotisants) a absorbé grâce à ses réserves, mais qui pourrait mettre en péril sa « règle d’or »: toujours disposer d’au moins six mois d’avance, à un horizon de quinze ans.
A l’issue d’une troisième réunion, le Medef s’est employé à rassembler « une majorité d’organisations syndicales et patronales pour trouver une mesure qui nous permet de sous-indexer les retraites jusqu’à 0,5 point autour de l’inflation et ainsi respecter la trajectoire financière« , a expliqué lors d’un point presse le chef de file de l’organisation patronale dans la négociation, Olivier Bogillot.
Concrètement, cela signifie qu’en 2022 et 2023 les pensions de retraite n’augmenteraient pas de l’équivalent de l’inflation mais de plus ou moins 0,5 point par rapport à cette dernière.
« Cette possibilité (…) existait déjà, et permettait au conseil d’administration d’avoir une flexibilité de 0,2« , rappelle M. Bogillot.
Côté syndical, CFDT et CFTC se sont dit favorables à cet avenant et doivent désormais le faire adopter par leurs instances respectivement vendredi et la semaine prochaine, ont-ils précisé auprès de l’AFP.
« Ce système nous offre une souplesse d’adaptation« , se réjouit Frédéric Sève (CFDT), qui relève que « si les prévisions qu’on fait se confirment, alors on aura les moyens de faire les corrections nécessaires pour remettre le régime dans les clous » sans dilapider les réserves de l’Agirc-Arrco.
La CFTC se dit quant à elle satisfaite que sa proposition de « geler le fonds d’action sociale pour que les retraités puissent bénéficier des aides, soit 13 millions d’euros« , ait été acceptée, a indiqué sa représentante Pascale Coton.
FO, la CFE-CGC et la CGT se sont montrés plus réservés sur ce projet de texte, dont les chances de validation par leurs centrales syndicales respectives paraissent très minces.
« C’est un avenant conclusif qui n’a laissé que peu de marge, voire aucune, à des positions alternatives« , a dénoncé Sandrine Mourey (CGT). Il ne s’agit selon elle que de « sous-indexer la valeur de service du point, c’est-à-dire à faire porter la crise aux cotisants et retraités« . Dans cette discussion, la CGT a en effet porté la proposition d'une contribution patronale d'équilibre technique temporaire (CETT) en faveur de l'égalité femmes/hommes, afin d'accroître les ressources du régime. « Celle-ci permettrait d'améliorer notablement le résultat technique de plus de 4 milliards d'euros et de faire croître considérablement les réserves. Ainsi, le régime deviendrait excédentaire dès la mise en place de la mesure (2023). Cette proposition a été balayée d'un revers de main par les organisations patronales, dénonce la CGT dans un communiqué. Elles refusent toute discussion sur de nouvelles ressources confirmant la volonté de transformer l'Agirc-Arrco en un régime à cotisations définies ; le niveau des pensions devient la seule variable d'ajustement de l'équilibre du régime. »
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Les négociations sur les régimes de retraite complémentaire Arrco et Agirc ont abouti, vendredi dernier, à un projet d’accord entre le patronat et trois organisations... Lire la suite