Apprentissage : un pognon de dingue
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Selon les données de la DARES, « 1 050 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) ont été initiés prévoyant 106 500 ruptures de contrats (contre 2 647 PSE notifiés durant la crise de 2008-2009) » . Auxquels il faut ajouter au moins 7400 plans « silencieux » car ils concernent moins de dix salariés. Ces PSE sont particulièrement concentrés dans la métallurgie, les bureaux d’étude, l’hôtellerie-restauration, le tourisme et les transports qui sont à l’origine de la moitié des PSE annoncés. Ces « quatre branches qui regroupent le plus de PSE initiés sont également celles qui envisagent le plus de ruptures de contrats : la métallurgie (21 %), les bureaux d'études (13 %), les transports (11 %) et l'hôtellerie-restauration (11 %) », note la DARES qui localise 43% de ces plans de licenciements en Ile-de-France.
Autres indicateurs préoccupants sur le front de l'emploi, ceux de l’intérim souvent interprété comme précurseurs des évolutions du « marché du travail ». Selon la DARES, fin mai 2021, « 754 900 personnes occupent un emploi intérimaire » soit un chiffre en légère progression (+0,4 %, soit +3 400 intérimaires). Mais leur nombre reste inférieur de 5 % à celui de février 2020, juste avant la crise sanitaire.
Les chiffres montrent que « le soutien aux entreprises, bien que sans contreparties, a été massif, ce qui a pu avoir un effet pour éviter des destructions d'emploi plus amples » , commente le pôle économique confédéral de la CGT dans une note récente qui relève qu’on a « socialisé les pertes et que les marges des entreprises n'ont pas été affectées alors même qu'elles continuent à licencier » .
Ces chiffres officiels très préoccupants ne sont évidemment pas au centre du récit du gouvernement qui préfère évoquer les secteurs en tension qui ne parviendraient pas à embaucher alors que la reprise s’annonce. Ainsi le chef de l'État dans son allocution du 13 juillet évoquait une prévision de croissance revue à 6% cette année (soit un point de mieux) avant d’annoncer le lancement à la rentrée d'un nouveau plan d'investissement afin dit-il de « préparer la France de 2030« , après le plan de relance de 100 milliards d'euros décidé en septembre dernier. Reste que, selon le pôle économique de la CGT, » les annonces de « plans de relance » qui sont en fait d'énièmes aides aux entreprises sans contreparties n'auront pour effet que d'augmenter les marges. » la CGT appelant de ses vœux « un plan pour l'emploi » . Prenant le contrepied d’un réforme des retraites qui prétend notamment de maintenir les seniors en emploi quand les jeunes peinent à s’insérer, elle propose notamment « pour gagner le retour au « plein emploi », de revenir à un âge de départ en retraite à taux plein à 60 ans, des dispositifs de départs anticipés pour les métiers pénibles et par l'instauration des 32 heures, pour travailler moins, mieux et travailler toutes et tous » .
Certes, cette crise sanitaire a pour l’instant détruit moins d'emplois que la crise du système bancaire de 2008/2009 durant laquelle deux fois plus de PSE avaient été initiés. Mais « comparaison n’est pas raison » , comme dit l’adage. Les deux crises ne sont pas de même nature, mais elles ont en commun le fait que l'emploi est, demeure et restera dans les mois à venir la variable d'ajustement préférée des entreprises, notamment des plus grandes en dépit de la massification des aides publiques. C’est ce qui ressortait récemment la 16e édition du Baromètre des grandes entreprises françaises (réalisé par Eurogroup Consulting). Lesquelles grandes entreprises multinationales tablent majoritairement (58 %) pour cette année sur la croissance de leur activité à l'étranger ainsi que sur une baisse de leurs investissements en France (- 23 %). Avec comme conséquences des prévisions de suppressions d'emplois là encore anticipées par près d'un quart des grands patrons. Les effectifs français « redeviennent la principale variable d'ajustement » en 2021, en déduisait Eurogroup Consulting .
La sortie de crise risque donc bien de s'opérer une fois de plus au détriment de l'emploi, comme des salaires et des conditions de travail. Un non sens économique que pointait l’économiste Michel Husson (décédé le 18 juillet dernier). Membre des Économistes atterrés il assurait dans Options, le journal de l'Ugict-CGT en février 2021: « Il n'y aura pas de redémarrage de l'économie, ni de retour à une vie “normale” si ne sont pas effacées les cicatrices de la crise sur l'emploi et les conditions d'existence des salariés. » C'est donc une série de bras de fer qui vont devoir s'engager pour l'emploi dans les mois à venir. C’est ainsi que l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef et MNL) a appelé le 21 juillet dernier à « l'arrêt des licenciements et la fin des dérogations au code du travail et garanties collectives; l'arrêt des fermetures de services, des suppressions d'emplois, du démantèlement et des privatisations dans les services publics et la fonction publique et le renforcement de leurs moyens » et « conditionner des aides publiques selon des normes sociales et environnementales doivent permettre de préserver et créer de nouveaux emplois » .
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