Conférence sociale : tout ça pour ça !
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Michèle Ferrand est auxiliaire de vie sociale à l'ADMR de Haute-Saône. Après avoir travaillé en 3×8 à l'usine, elle s'est reconvertie en 2005 dans ce métier qu'elle apprécie pour « son côté relationnel ». « Les gens nous font confiance et nous laissent entrer dans leur intimité. Mais c'est un métier assez éprouvant physiquement, psychologiquement.
À force de porter des personnes âgées, de parcourir facilement 150 kilomètres par jour en voiture, je souffre d'une hernie discale. Je travaille de 7 heures à midi, puis de 14 h à 20 heures. Souvent, on a une demi-heure, maximum une heure pour faire déjeuner nos bénéficiaires, faire leur toilette. On badge à notre arrivée à leur domicile, puis au moment du départ ».
Considérées comme travailleurs « dits de deuxième ligne », la majorité de ces quelque 700 000 femmes n'ont jamais cessé de se rendre au domicile des personnes vulnérables durant la pandémie. Serrée sur un banc entre deux collègues, Mounina Sy, aide à domicile dans le 14e arrondissement de Paris pour le compte du CCAS (centre communal d'action sociale), raconte : « au début, on avait peur d'attraper le virus, on travaillait sans masques. Nos bénéficiaires sont souvent isolés, d'autant plus en cette période de crise sanitaire. Beaucoup me disent que je suis leur rayon de soleil. Dans une journée de travail qui s'étale de 9 heures à 16 h 15, je me rends au domicile de cinq à six personnes. Je leur prépare le petit-déjeuner, je leur fais les courses et parfois la toilette. Je travaille six weekends par an. C'est un métier utile socialement, mais difficile. Une personne est déjà morte dans mes bras, nous devons apprendre à composer avec des maladies lourdes comme Alzheimer, ou Parkinson ».
Alors que le secteur souffre d'une pénurie chronique de personnel, ces oubliées du Ségur n'ont eu le droit ni aux revalorisations de salaire, ni parfois aux primes Covid. La situation étant très variable d'un employeur à l'autre. Ainsi, les quelque 226 500 salariées du secteur associatif de l'aide à domicile vont voir leur salaire augmenter de 15 % environ en octobre, avec l'entrée en vigueur d'un avenant à leur convention collective. Selon l'ancienneté, le diplôme et le statut de l'aide à domicile, ces revalorisations pourront varier de 30 euros à 300 euros bruts par mois.
« Reste que sur le terrain, certaines associations requalifient leurs salariées pour minorer la revalorisation à laquelle elles ont droit », observe Laetitia Maure, négociatrice CGT pour les aides à domicile du secteur associatif. La CGT revendique une meilleure prise en charge des frais kilométriques, des journées de travail moins fragmentées, la revalorisation des salaires conventionnels d'un euro par heure pour les employées du secteur lucratif, le dégel du point d'indice pour les agents de la fonction publique territoriale, le versement de 183 euros mensuels du Ségur de la santé, toutes branches confondues.
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