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CADRES – INGÉNIEURS

La grogne salariale s'étend à l'encadrement et aux salariés les plus qualifiés

24 novembre 2021 | Mise à jour le 1 décembre 2021
Par et | Photo(s) : Anne-Christine Poujoulat/AFP
La grogne salariale s'étend à l'encadrement et aux salariés les plus qualifiés

La mobilisation des sages-femmes illustre la grogne salariale qui perdure et gagne du terrain parmi les professions qualifiées et en responsabilité.

La majorité des cadres, ingénieurs, techniciens et salariés des professions intermédiaires considèrent que leur rémunération n’est « pas en adéquation » avec leur travail, selon deux sondages réalisés par Viavoice pour l’Ugict-CGT, le syndicat des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT, qui réunit son 19e congrès à Rennes, du 23 au 26 novembre.

Après plus de dix-huit mois de crise sanitaire, cette nouvelle édition de sondages démontre « une très forte colère salariale », a commenté Sophie Binet, co-secrétaire générale de l’Ugict-CGT, mardi 23 novembre, lors d’une visioconférence de presse. « L'activité économique repart, les résultats des entreprises et dividendes distribués retrouvent leur niveau d'avant la crise, pour autant, malgré les aides publiques massives, ces résultats n'ont pas bénéficié aux salarié.e.s », proteste la CGT de l’encadrement sur son site . Ainsi, alors qu'elles ont un positionnement central face à la crise sanitaire, une expertise et une forte technicité, les professions intermédiaires s'estiment non reconnues dans leur travail. »

L'Ugict-CGT appelle gouvernement et patronat à reconnaître les qualifications et à mettre en place d'urgence des augmentations générales de salaires.

Salaires en inadéquation avec les responsabilités et les qualifications

Parmi les techniciens et professions intermédiaires, près de sept salariés sur dix jugent que leur rémunération ne rend pas justice à leur « implication » (73 %) et à leur « charge de travail » (66 %). Près de six sur dix estiment que leur rémunération ne correspond pas à leurs « responsabilités » (61 %), leur « qualification » (59 %) et leur « temps de travail réel » (58 %).

Les cadres partagent, dans une moindre mesure, ces constats. Pour la majorité d’entre eux, leur rémunération est « en inadéquation » avec leur « implication » (57 %), leur « charge de travail » (54 %), leur « temps de travail réel » (52 %) et leur « qualification » (50 %). En revanche, la moitié des cadres évaluent que leur rémunération correspond à leur niveau de responsabilités (50 %).

L’individualisation des salaires très critiquée

Quelle que soit leur catégorie, la plupart de ces salariés critiquent « le système d’évaluation individuelle » appliqué dans leur entreprise ou administration. Près de sept techniciens ou salariés des professions intermédiaires sur dix considèrent que ce système ne reconnaît pas leur travail (68 %), tandis que plus de six sur dix estiment qu’il n’est pas transparent (62 %). Chez les cadres, près de six salariés sur dix trouvent que ce système n’est pas transparent (58 %), ni « fondé sur de bons critères » (62 %).

Charge de travail en hausse

Interrogés sur leur charge de travail, six salariés de ces professions sur dix déclarent qu’elle « a augmenté » depuis début 2020 (57 % des cadres, 62 % des professions techniciennes et intermédiaires).

Le télétravail insuffisamment encadré

Questionnés sur l’aménagement des espaces de travail, plus de la moitié des cadres se disent contre « la disparition des bureaux attitrés », avec la mise en place du flex office (55 %). Et près de six cadres sur dix jugent que le télétravail n’est pas suffisamment encadré en France (56 %).

Alerte sur le sens du travail

Pour près de 40 % des professions intermédiaires, le sens du travail a tendance à diminuer, une augmentation de 6 points depuis 2020. Seuls 57 % des répondant·e·s (seulement 52 % des femmes) estiment avoir les moyens de faire un travail de qualité, une baisse de 6 points en un an. Deux tiers (66 %) considèrent que leur éthique professionnelle entre régulièrement en contradiction avec les choix ou pratiques de leur entreprise. Un score particulièrement élevé dans la fonction publique, avec 76 % de oui. « Un résultat qui démontre l'urgence de mettre en place un vrai statut pour les lanceurs d'alerte » , estime la CGT des ingénieurs, cadres et techniciens.