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SALAIRE

Chez Sodexo, les syndicats arrachent des augmentations historiques

19 janvier 2022 | Mise à jour le 19 janvier 2022
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Les négociations annuelles obligatoires se soldent en positif pour les 25 000 salariés de Sodexo France qui, avec leurs syndicats, arrachent à la direction 5 % d’augmentation générale. Du jamais vu depuis 1983.
« C’est la première fois que la CGT accepte d’apposer sa signature au bas d’un accord sur les NAO  » (négociations annuelles obligatoires), se félicite Gilles Sevilla, délégué central CGT de Sodexo Groupe. Et pour cause: c’est aussi la première fois depuis 1983 que des augmentations générales supérieures au taux d’inflation sont consenties par la direction du mastodonte mondial de la restauration: + 5 % pour les employés, + 3,1 % pour les agents de maîtrise et + 2,8 % pour les cadres. Le tout se soldant par un chèque de 24, 375 000 millions d’euros pour les 25 000 salariés de Sodexo France sur l’exercice 2022.
Principaux bénéficiaires de cette négociation historique, les salariés du 1er collège – les employés – qui représentent près de 82 % de la masse salariale. Leur première fiche de paie 2022 s’en trouvera gratifiée de 84 euros minimum, versus 65 euros pour les agents de maîtrise du 2ème collège et 60 euros pour les cadres du 3ème collège et ce, sur treize mois. Pour une fois que la richesse créée par les salariés n’est pas totalement aspirée par les actionnaires, cette NAO est à marquer d’une pierre blanche.

L’unité syndicale pour bouclier

Pourtant, rien n’était gagné d’avance, tout le contraire même. Comme chaque année, la direction avait initialement proposé une augmentation couvrant à peine l’inflation (pour rappel, 1,8 % en moyenne annuelle selon l’Insee). En réponse à quoi, les trois principaux syndicats négociateurs CGT, CFDT et FO (la CGC, syndicat catégoriel, ne négociait que pour le 3ème collège) ont quitté la table des négociations et fermé le ban. Tandis que de leur côté, les salariés se préparaient à se mobiliser par la grève sur la plupart des sites les plus importants, comme celui de Marseille qui compte 5000 salariés ou ceux de « Sodexo Prestige » de Balard (Paris 15ème) ou de La Défense. « Le mécontentement était si fort et le contexte si explosif que la direction, qui l’a bien senti, n’a eu d’autre choix que d’en tenir compte » , relate Gille Sevilla.

Une entente inédite entre syndicats pour faire trembler la direction

Rappelée par trois fois à la table des négociations, les 6, 7 et 11 janvier, l’intersyndicale CGT-CFDT-FO a fini par obtenir gain de cause. Tout particulièrement pour le 1er collège dont le salaire moyen stagne depuis des années autour de 1700 euros brut par mois. Certes, avec 5% d’augmentation, on reste loin des attentes de la CGT, premier syndicat des employés qui, elle, revendique un salaire minimum de 2000 euros pour tous les employés. « Mais les salariés sont globalement satisfaits et l’intersyndicale en a pris acte », explique le délégué syndical qui se félicite, « des effets concrets de cette entente revendicative inédite entre syndicats . Après le plan social de l’an dernier qui a supprimé 1000 postes, les salariés étaient vraiment très en colère et prêts à se mobiliser sans nous attendre, alors on a su mettre de côté toutes nos divergences pour faire trembler la direction ». Premier essai transformé. A répliquer lors des NAO 2023.

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