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LIBERTÉS SYNDICALES

La CGT solidaire de Sébastien Menesplier

7 septembre 2023 | Mise à jour le 8 septembre 2023
Par | Photo(s) : Bapoushoo
La CGT solidaire de Sébastien Menesplier

Rassemblement CGT en soutien à Sébastien Menesplier (FNME-CGT) et pour les libertés syndicales, à Montmorency, le 6 septembre 2023.

Plus de 1000 personnes se sont rassemblées devant la gendarmerie de Montmorency dans le Val-d'Oise en soutien à Sébastien Menesplier, secrétaire général de la FNME-CGT et membre du bureau confédéral. Le militant était convoqué pour une action de protestation contre la « réforme » des retraites : une coupure de courant dans la ville d'Annonay, le 7 mars dernier. Une première depuis les années 1950.

 

Auditionné par la gendarmerie de Montmorency dans la matinée du mercredi 6 septembre, Sébastien Menesplier, secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT et membre de la direction de la CGT, n'a pas tremblé. « J'assume pleinement les actions menées dès lors qu'elles ont été décidées démocratiquement et collectivement », déclare le syndicaliste à la sortie de son audition. D'après sa convocation, il est « soupçonné de mise en danger d'autrui par personne morale (risque immédiat de mort ou d'infirmité) par violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence », dans le cadre d'une enquête diligentée par le parquet de Privas, en Ardèche. Elle fait suite à une coupure de courant opérée le 8 mars, lors de la mobilisation contre de la « réforme » des retraites, dans la ville d'Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt. Le secrétaire général FNME y voit une « attaque politique ». « Toute l'organisation est visée. Pourtant, nous ne sommes ni des terroristes ni des voyous, mais des agents du service public. Nous maîtrisons nos outils de production », déclare-t-il en une de l'Humanité.

« 400 militantes et militants CGT sont poursuivi·es devant les tribunaux »

Pour la secrétaire générale de CGT, Sophie Binet, « la répression syndicale a franchi un cap. S'attaquer à un dirigeant, c'est envoyer un message de répression à tous les militants de la CGT. » Au-delà de l’organisation syndicale, c'est la Confédération européenne des syndicats qui s'inquiète du respect des droits syndicaux en France. Dans une lettre destinée à la Première ministre Élisabeth Borne, le syndicat européen appel à « examiner la situation et à veiller à ce que la France garantisse le respect effectif du droit fondamental des travailleurs à mener des actions pour défendre leurs intérêts. »

La dernière convocation d'un membre du bureau confédéral par la gendarmerie remonte à la guerre froide, soit il y a plus de soixante ans. Mais aujourd'hui, cette répression à l'encontre des syndicats est loin d'être exceptionnelle. Ainsi, « 400 militantes et militants CGT sont poursuivi·es devant les tribunaux pour avoir mené des actions de lutte contre la « réforme » des retraites », rappelle la CGT dans un communiqué de presse. Les intentions du gouvernement Borne sont claires : intimider les syndiqués sur toute prise d'initiative, notamment celle de manifester.