Un accord « historique » dans le cinéma, pour la CGT
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En 2023, 85 000 femmes ou jeunes filles ont été tuées en raison de leur genre à travers le monde, la plupart du temps sous les coups de leurs proches, révèlent les chiffres publiés par l'Organisation des Nations unies (ONU). Le continent africain concentre le plus grand nombre de féminicides avec 2,9 victimes pour 100.000 habitants en 2023, devant le continent américain.
En Europe, dans 64% des cas les crimes sont commis par le conjoint (ou ex-conjoint) ou par un membre de la famille. Une proportion plus élevée encore en France, avec 79% des féminicides commis par des proches. Des chiffres si élevés qu'ils font dire aux rapporteurs que « la maison est l'endroit le plus dangereux pour les femmes et les jeunes filles. » Parmi les victimes, beaucoup avaient rapporté avant leur mort des faits de violences physiques, sexuelles ou psychologiques aux autorités, sans que des mesures de protection adéquates n'aient été prises, y compris en France.
Le féminicide, meurtre de femmes du fait de leur genre, est une violence qui « dépasse les frontières, touche toutes les catégories sociales et groupes d'âge », précise le rapport. « Ces motifs sont ancrés dans les normes sociétales et les stéréotypes qui considèrent les femmes comme subordonnées aux hommes, ainsi que dans la discrimination à l'égard des femmes et des filles et l'inégalité des chances ».
Les féminicides s'inscrivent en effet dans un continuum de violence systémique indissociable des systèmes de domination masculine qui ont assujetti les femmes tout au long de l'histoire. Pour l'historienne Christelle taraud, qui a dirigé le livre Féminicides, et que nous avions interviewée dans la Vie Ouvrière#4 (à lire ici) : « Les violences faites aux femmes sont extrêmement anciennes, incorporées, et impactent tous les domaines de la vie. »
En France, la soumission des femmes par la terreur avec les chasses aux « sorcières » qui firent en Europe entre 200 000 et 500 000 morts est parachevée avec l'instauration du Code civil napoléonien en 1804, qui place les femmes sous l'autorité juridique de leurs maris. « Le féminicide est donc bien un crime de propriétaire. Ce que disent les hommes dans les procès c'est : elle n'avait pas le droit de me quitter, c'était ma chose », conclut Christelle Taraud.
Au procès de Mazan, de nombreux prévenus comparaissant pour le viol de Gisèle Pélicaud ont repris dans leur défense ce principe, héritage du code civil, de « propriété » du mari sur sa femme : « Comme le mari m'avait donné la permission, pour moi elle était d'accord » », s’est ainsi défendu l'un des agresseurs sexuels lors de sa comparution au procès. En France, 88 femmes avaient été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon et 14 enfants assassinés par leur père au 7 novembre 2024.
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