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PALESTINE

Palestine : la reconnaissance nécessaire mais insuffisante face à l'horreur

22 septembre 2025 | Mise à jour le 23 septembre 2025
Par | Photo(s) : Bertrand GUAY / AFP
Palestine : la reconnaissance nécessaire mais insuffisante face à l'horreur

Photo by Bertrand GUAY / AFP

À l’occasion de la journée internationale de la paix, une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien a rassemblé plusieurs milliers de personnes à l’appel notamment de la CGT. Dans les cortèges, peu d’illusions sur l’impact de la reconnaissance de la Palestine par la France ce 22 septembre 2025.

 

 

« Comme chaque année, la CGT se mobilise à l’occasion de la journée internationale de la paix. Depuis des années, elle s’engage en soutien au peuple palestinien. Nous sommes résolument favorables à l’application du droit international, en Palestine comme en Ukraine », rappelle Benoît Martin. Le secrétaire de l’union départementale de Paris qui représentait la CGT à la manifestation parisienne qui s’est tenue le 21 septembre a aussi, dans la foulée, appelé à des sanctions internationales, tant culturelles qu’économiques à l’égard d’Israël et à l’arrêt de toute livraison d’armes.

2300 manifestants à Paris et un afflux inhabituels de journalistes

Benoit Martin a souligné l’implication des militants syndicaux CGT, dockers, mais aussi salariés de la plate-forme aéroportuaire de Roissy, de Thalès ou de ST Microelectronics, ainsi que la prise de position de la confédération syndicale internationale (CSI).  De République à Nation, plusieurs milliers de personnes ont défilé à l’appel de syndicats (CGT, Solidaires, FSU), partis politiques (PCF, PS, EELV), associations (LDH, MRAP).

Paris, 21 septembre 2025
Bertrand GUAY / AFP

Le collectif Golem, le réseau de lutte contre l’antiracisme et contre l’antisémitisme, qui rassemble notamment des militants de confession juive, étaient aussi présents.  « Je suis heureux d’avoir pu défiler à l’occasion de la journée de la paix et pouvoir témoigner de ma solidarité avec le peuple palestinien dans un cadre serein » apprécie Dov, militant chez les écologiste, membre du collectif Golem et sympathisant de Standing Together, une organisation judéoarabe israélienne pour la paix. Alors que les manifestations en soutien avec le peuple palestinien se succèdent depuis près de deux ans dans le silence médiatique, la présence en tête de cortège des dirigeants de gauche, Marine Tondelier, Olivier Faure et Fabien Roussel, a suscité un afflux inhabituel de journalistes.

Une reconnaissance nécessaire mais pas suffisante

Que ce soit à la tribune sur le camion qui ouvre la manifestation ou dans les cortèges, la reconnaissance de l'État palestinien par Emmanuel Macron, est vue comme nécessaire mais pas suffisante.  « Reconnaître la Palestine, ça la fait exister mais quel sens ça a si aucune intervention n’a lieu pour faire cesser le génocide ?  Quel sens cela aura d’avoir un État s’il n’y a plus de peuple ? », s’insurge Martine, membre du Mouvement de la Paix qui fustige aussi « l’indécence de la focalisation politique et médiatique sur des drapeaux palestiniens qui détourne l’attention de l’horreur en cours ».

Dans une période d’intenses mobilisations sociales, la manifestation, assez âgée, ne fait pas le plein (la préfecture de police de Paris a mentionné 2300 personnes à la manifestation).  Christine, qui arbore un autocollant du syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique CGT (SNTRS) se félicite que la confédération CGT ait appelé mais regrette que la présence de militants ne soit pas plus importante. Elle appelle à la suspension de l’accord d’association avec Israël et de la coopération scientifique avec Tel Aviv, particulièrement dans le domaine de l’intelligence artificielle. « Celle-ci est utilisée pour piloter des drones meurtriers », dénonce-t-elle, pointant la complicité de la France.