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CINÉMA

Foyer révolutionnaire

11 juillet 2014 | Mise à jour le 25 avril 2017
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Foyer révolutionnaire

1932, Irlande, comté de Leitrim. Après dix ans d'exil aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour s'occuper de sa vieille mère et de la ferme familiale.

Une dizaine d'années après la guerre civile, le pays s'est doté d'un nouveau gouvernement, mais les jeunes du village s'ennuient sans travail et étouffent sous la coupe rigoriste de l'Église.

Ils réclament la réouverture du « Hall », un foyer ouvert à tous pour danser, étudier, faire du sport ou simplement refaire le monde, que Jimmy et ses amis avaient jadis mis sur pied. Craignant de raviver de vieilles tensions, Jimmy refuse dans un premier temps.

 

La poésie, la danse, le jazz, la boxe… La fête comme des éléments subversifs, comme des outils révolutionnaires. Ken Loach renoue avec son vieil ami et scénariste Paul Laverty dans ce biopic librement inspiré de la vie du militant communiste Jimmy Gralton.

Sa grande fresque sur l'Irlande déjà réalisée avec Le vent se lève – pas son meilleur film, mais qui remporta la Palme d'or en 2006 – il choisit dans Jimmy's Hall de prendre le contre-pied à plusieurs titres : pas de grand événement politique, juste un centre socioculturel ; pas de grand dirigeant, simplement un agriculteur, un ouvrier, un homme libre et vif ; pas d'IRA défendue contre l'impérialisme anglais, mais plutôt son versant de l'État oppresseur.

Il revient, en revanche, à un récit aux accents lyriques pour cette nouvelle ode à la liberté. Les dialogues sembleront peut-être un peu appuyés, la dialectique politique aura sûrement un air de déjà-vu, mais qu'importe.

Ken Loach reste fidèle à lui-même et assume ses convictions avec chaleur et générosité. Un élan qui n'aurait pas pu s'incarner sans le jeu du comédien Barry Ward.

Il fait briller son personnage, fougueux et sensuel, autant dans les scènes collectives que dans les plus intimes. Et son corps qui danse sur les rythmes blues de Bessie Smith est un poing levé.

 

 

Jimmy's Hall, réalisé par Ken Loach. 1 h 46. En salles le 2  juillet.