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La culture détournée

13 juillet 2016 | Mise à jour le 10 février 2017
Par | Photo(s) : DR
La culture détournée

Qu'en est-il de la culture des patrons du CAC 40, des nominations aux grands postes, des connivences journalistiques, des livres véhiculant les idées de la droite extrême ? « Le Crieur » nous livre quatre enquêtes sur la culture, plus qu'instructives.

À l'heure du zapping tous azimuts, il est bon de s'attarder sur des sujets peu abordés et/ou qui fâchent. La revue du Crieur du mois de juin s'y attelle en nous livrant quatre enquêtes passionnantes sur la culture.

La première, signée Laura Raim, nous apprend ce que lisent, écoutent et collectionnent dorénavant les grands patrons. Ne se cantonnant plus un répertoire classique, les élites font feu de tout bois. Ainsi, Matthieu Pigasse, directeur de la banque Lazard, a racheté notamment Les Inrockuptibles comme on se paye une danseuse, se disant féru de rock, des Clash aux Sex Pistols en se targuant d'épouser leurs messages rebelles.

Quant aux Bernard Arnault et François Pinault, passionnés d'art contemporain, ils ouvrent leurs fondations pour mieux apparaître en mécènes éclairés et non en spéculateurs patentés.

SECRETS INAVOUÉS

Et y invitent les journalistes, qui ont bien du mal, en retour, à garder leurs distances…

À lire à ce propos, le papier de Dan Israel qui se penche sur les connivences journalistiques. À l'heure des difficultés financières qui saignent les médias et, en premier lieu les rubriques culturelles, les entorses se multiplient.

Ainsi, les mêmes sujets fleurissent simultanément dans plusieurs journaux, à la suite de voyages de presse copieux et les copinages vont bon train. En la matière, on suivra avec intérêt l'enquête menée par Joseph Confavreux et Aurore Gorius sur les nominations par les gouvernements des responsables des institutions culturelles, pas toujours, loin s'en faut, en adéquation avec leurs connaissances en la matière.

Des renvois d'ascenseurs qui en disent long sur la réduction de la politique culturelle à une gouvernance sans projet…

À L'ASSAUT DU LIVRE

Enfin pour bien nous ouvrir les yeux, Ellen Salvi revient sur l'ouverture grandissante des maisons d'édition aux thèses de la droite extrême – déclin français –, menace migratoire ou danger de l'islam…

Et la journaliste d'expliquer ce glissement de terrain généralisé par « la concentration capitalistique et l'abandon des postes clés de l'édition à des gestionnaires, que la recherche de profit pousse à publier des auteurs identitaires et réactionnaires (…), en flattant l'air du temps pour accéder au classement des meilleures ventes ».

Tout ça fait froid dans le dos. Raison de plus pour s'y pencher quand la canicule menace.