Embarquement immédiat. Pour sa 17e édition, le festival Villes des musiques du monde met le cap sur les musiques portuaires en Seine-Saint-Denis et « grand Paris », jusqu’au samedi 12 novembre 2016. Avec à son bord une flopée de musiciens venus de Rio, de Gênes, de Lisbonne, d’Alger, de Buenos Aires, de Marseille… Un ailleurs chantant aux rythmes de la samba, du fado, du raï, du tango…
Aubervilliers, port d'attache
Cette année pour la première fois, le festival jette l’ancre hors de son port d’attache, la Seine-Saint-Denis, il fait escale non seulement à Aubervilliers, Montreuil, La Courneuve, Bobigny, mais aussi à Paris, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et à Limours (Essonne). Quoi de plus naturel pour ces villes melting-pot, lieux de brassage, de passage que de célébrer en musique l’âme portuaire, porteuse de nostalgie et d’énergie créatrice ?
Avant de partir à l’assaut du grand large dès 2000, le festival Villes des musiques du monde a joué ses premières notes à Aubervilliers en 1997, sous l’impulsion du service municipal de la jeunesse. L’époque était à la France black-blanc-beur…
Vingt ans plus tard, la période est moins à la fête. La montée des discours haineux, des idées extrémistes font entendre une musique insupportable. « La musique est un langage universel. Plus que jamais, il est important de créer des occasions de rencontres avec des habitants de différentes nationalités, pour combattre les tentations de repli identitaire et de rejet de l’autre », explique André Falcucci, président de l’association Villes des musiques du monde, organisatrice de l'événement.
Ports refuge le 12 novembre
Au programme de ce festival à taille humaine, ancré dans son territoire et la réalité du monde : des concerts bien sûr, mais aussi du cinéma, des spectacles pour enfants, des débats… Parmi les temps forts : la fabrique orchestrale du 93 super Raï Band, le 23 octobre au Bourget ; l’artiste montréalais Socalled, le 2 novembre à Paris ; le groupe Hot & brass band de la Nouvelle-Orléans qui réinvente le jazz et le funck, le 2 novembre à Gennevilliers…
Le festival proprement dit se termine le 12 novembre sur une journée consacrée aux migrations, dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale. Parce que « le propre du festival est aussi de dire le monde tel qu’il est dans ses déchirements, mais aussi de témoigner des solidarités qui s’activent dans nos périphéries ».
Mais le festival n’est que le point d’orgue de rencontres et d’ateliers artistiques organisés tout au long de l’année, en particulier avec le jeune public. En partenariat avec 13 établissements scolaires de Seine-Saint-Denis, l’équipe de l’association a initié « l’école des musiques du monde », qui bénéficie à environ 550 jeunes par an. Des artistes sont ainsi invités à transmettre leur pratique musicale en ouvrant leur répertoire aux élèves, qui se donnent en spectacle en fin d’année scolaire. À bâbord, toute !
Plus d’informations sur le site du festival : villesdesmusiquesdumonde.com