Aux funérailles de Madeleine Riffaud, des chants et de l'émotion
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Dimanche, le corps de Nelson Mandela est mis en terre à Qunu, le village où il a passé son enfance. Auparavant et trois jours durant plus de 100 000 sud-africains lui ont rendu hommage en défilant devant sa dépouille à Johannesburg.
C’est un hommage universel qui a été rendu à Nelson Mandela à Johannesburg. La plupart des dirigeants de la planète étaient présents. Pour la France François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Qu’il nous soit permis de relever que notre président aurait été bien inspiré d’inviter les représentants de celles et de ceux qui ont combattu l’apartheid et pour la libération de Nelson Mandela. Il a invité celui qui blessa les africains dans le discours de Dakar demeuré tristement célèbre, où il tenta d’expliquer que le drame de l’Afrique venait de ce que « l’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire… » Une façon peu digne d’occulter les responsabilités des puissances coloniales et des dictateurs qu’elles ont soutenus.
Des responsabilités qui perdurent, car la coopération n’a toujours pas remplacé le pillage des ressources de ce continent et la dette continue d’écraser, de soumettre et d’affamer nombre d’Africains. Et que dire de ces travailleurs Africains sans papiers dans nos pays riches que l’on renvoie par charters dans leurs pays de misère ?
Nelson Mandela n’aurait certainement pas admis sans rien dire qu’on le couvre d’éloges sans rappeler les raisons, toujours d’actualité, qui ont motivé son engagement.
Cet homme noir, vivant pauvrement dans un pays riche d’Afrique, dirigé par une minorité blanche raciste, où l’apartheid avait prolongé l’esclavage, cet homme qui, libéré, milita pour la réconciliation, face aux siens, tentés par la vengeance. Une vie de courage et de loyauté qu’il ne sufffira pas d’honorer. Une vie qu’il convient de rappeler car tellement riche d’enseignements.
Au lendemain du massacre de Sharpeville en 1960, au cours duquel soixante-neuf manifestants noirs sont abattus et des centaines blessés par la police sud-africaine, l'ANC (Congrès national africain), sous l'impulsion de Nelson Mandela, décide de s'engager dans la lutte armée. L'ANC est alors interdite et devient clandestine.
Nelson Mandela est arrêté, condamné à cinq ans de prison une première fois, puis à perpétuité en 1964 pour « trahison » et incarcéré dans le sinistre bagne de Robben Island. Il refusera d'être libéré en échange de son renoncement à la lutte armée contre l'apartheid.
Dans sa plaidoirie au procès de Rivonia, où il a assuré lui-même sa défense, il déclare devant ses juges, tous blancs : « J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »
Du fond de sa prison, il incarne la lutte pour la liberté des Noirs en Afrique du Sud. Des manifestations se déroulent dans de nombreux pays, dont la France, pour réclamer sa libération. Mais la plupart des pays occidentaux, dont la France, continuent complaisamment de commercer avec le régime de Pretoria, ignorant les appels au boycott lancés par les militants anti-apartheid. Il lui faudra ainsi attendre vingt-sept ans pour être enfin libéré, le 11 février 1990. Sa libération, saluée dans le monde entier, précipitera la chute du régime de l'apartheid. Il se voit attribuer le prix Nobel de la paix avec le président de l'Afrique du Sud, puis est élu président de la république d'Afrique du Sud en 1994.
Symbole de la lutte contre le régime raciste de Pretoria, il prône la réconciliation des Sud-Africains. Il demeure à tout jamais le militant de la liberté des peuples contre l'oppression, le racisme, les discriminations. Merci Madiba.
Les militants de la CGT et la V.O devenue la NVO, ont été parmi les plus actifs en France pour exiger la fin de l’apartheid et la libération de Nelson Mandela. Ils continuent aujourd’hui pour que cesse l’injustice et les inégalités, en France et dans le monde. Mandela au coeur.
Dulcie September, représentante de l’ANC à Paris. Elle a été assassinée à Paris le 29 mars 1988, rue des Petites Ecuries, près des bureaux de l’ANC, alors qu’elle enquêtait sur un trafic d’armes entre la France et l’Afrique du Sud. Ses assassins n’ont jamais été arrétés. Mais plusieurs suspects ont été identifiés, des membres de la SADF (Forces armées sud africaines) et un traficant d’armes proche du mercenaire français Bob Dénard.
Les services secrets français ont à l’époque été accusés d’avoir collaboré à l’assassinat.
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