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TRANSPORTS

Intérimaires, la CGT dénonce la conduite de la RATP

28 août 2014 | Mise à jour le 27 avril 2017
Par | Photo(s) : DR
Intérimaires, la CGT dénonce la conduite de la RATP

C’est une première dans le métier et la nouvelle n’a pas plu aux syndicats. Au cours du mois d’août, la RATP a décidé pour la première fois de son histoire d’avoir recours à des intérimaires pour remplir la tâche des machinistes-receveurs. Pour les syndicats, c’est un précédent inacceptable, mais aussi une mise en danger des usagers.

« Machinistes-receveur, » derrière ce terme obscur, se cache en fait un personnage que les franciliens connaissent bien : le conducteur de leur bus. Alors que la RATP a régulièrement recours à des intérimaires sur d’autres postes très spécifiques, ce métier avait, jusqu’ici, été épargné. Mais en août, la régie des transports parisiens, arguant d’un nombre inhabituel de malades parmi ses employés, a décidé d’avoir recours à des travailleurs précaires pour remplir cette tâche sur le centre de Pavillons-Sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.

La CGT, ainsi que d’autres syndicats, ont donc décidé de « dénoncer l’arrivée de salariés précaires dans l’entreprise, » explique Gaëlle Pedraza, secrétaire de la CGT RATP Bus, avant d’ajouter que « l’entreprise a des capacités et une politique d'embauche qui permettent d’avoir des recrutements de machinistes-receveurs, dans un emploi stable. »

Pour Gaëlle Pedraza, si la RATP se doit d’assurer la continuité du service public, même en cas d’épidémie parmi ses employés, il existe des alternatives au recours à des intérimaires. Ainsi, un système de solidarité entre les dépôts de bus d’Île-de-France permet aux conducteurs d’un autre dépôt d’être détachés sur un secteur différent en cas de pénurie temporaire de machinistes-receveurs.

Contrairement aux titulaires qui sont habituellement testés psychologiquement et formés pendant plusieurs mois à la conduite sur le réseau dense qu’est le réseau parisien, ainsi qu’au contact avec les usagers dans des secteurs parfois difficiles, les intérimaires sont placés derrière le volant d’un bus après trois jours de formation intensive. Trois jours au cours desquels, ils doivent se familiariser avec leur parcours, mais aussi avec le règlement intérieur de la RATP ainsi qu’avec les problématiques de sécurité inhérentes au travail en banlieue parisienne.

La direction assure pourtant, dans un communiqué, être « très scrupuleuse et exigeante » dans ses conditions de sélection. Ainsi, « les intérimaires, qui assureront des missions d'une durée prévisionnelle d'un mois, sont tous des professionnels de la conduite et sont tous expérimentés en matière de transport de voyageurs. »

Pour Gaëlle Pedraza, ces garanties ne sont pas suffisantes. « Les usagers ont, bien évidemment, peur de monter dans des bus qui ne soient pas assurés par quelqu’un qui est suffisamment formé pour pouvoir les conduire en toute sécurité sur leur ligne, » explique-t-elle.

La CGT RATP Bus a donc entrepris deux journées d’action en août pour tenter de convaincre la direction de renoncer à son projet, mais sans réussite. L’action a cependant permis de relancer le débat au sein des équipes sur ce que signifie le métier de machiniste-receveur en 2014, explique Gaëlle Pedraza.

Alors que la direction avait prévu le recrutement de 12 conducteurs intérimaires, ce ne sont finalement que cinq candidats qui ont été embauchés. Les militants CGT de la RATP Bus ont promis d’appuyer la demande de ceux, parmi eux, qui souhaiteraient rejoindre la régie de manière pérenne. Pour les autres postes, les militants ont prévu, à la rentrée, d’ouvrir un bureau de recrutement en Seine-Saint-Denis afin de proposer, à la direction, des candidats à des postes de statutaires et éviter un nouveau recours à des travailleurs précaires.

 

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