Lot-et-Garonne. Sortir du couloir de la pauvreté
Répétition générale. Voilà comment les militants lot-et-garonnais qualifient le travail accompli du 18 au 19 juin: «Nous sommes contents, assure Michel Valentin, le responsable du pôle revendicatif à l'union départementale. Notre déploiement, grâce au soutien de la CGT Aquitaine, s'inscrit dans une dynamique que l'on n'avait pas connue depuis longtemps. Il a renforcé notre visibilité auprès des salariés et des syndiqués et porté au plus près du terrain le caractère urgent, nécessaire et juste de la campagne confédérale sur les salaires.»
Le tract et la carte pétition circulent depuis longtemps; dans les entreprises, les structures et les unions locales. Résultat: 600 cartes ont déjà rejoint le siège de la CGT lot-et-garonnaise, avant les points d'orgue organisés le 25 juin à Agen et Marmande. Le camion mis à disposition par le comité régional a multiplié les étapes sur plusieurs bassins: Agenais au sud et Marmandais à l'ouest, mais surtout Villeneuvois et Fumélois au nord «car, ici peut-être plus qu'ailleurs, tout le monde est concerné».
UN LOT-ET-GARONNAIS SUR SIX TOUCHÉ PAR LA PAUVRETÉ
Luc Chevillotte est révolté. Le secrétaire de la CGT villeneuvoise l'est d'autant plus qu'il est salarié chez Auchan: «Les contrats à temps partiel et les conditions de travail dégradées, les mères isolées et les femmes qui multiplient les aller-retour entre leur lieu d'habitation et Villeneuve-sur-Lot où le coût des logements est de plus en plus exorbitant… Quand on voit combien on trime pour mille euros de moyenne, sans même réussir à boucler le mois, on se dit qu'il existe un vrai problème de répartition des richesses. Et on se dit aussi, qu'il est temps d'augmenter les salaires; et maintenant.» La revendication en faveur de l'augmentation du Smic, du point d'indice des fonctionnaires et des minima sociaux de 10% au 1er juillet se fait entendre. Villeneuve-sur-Lot et Fumel, mais aussi Marmande et Agen, font partie de ce que l'Insee appelle en Aquitaine le «couloir de la pauvreté»: une large bande géographique qui court de la pointe du Médoc à la capitale de Lot-et-Garonne. «La revalorisation des salaires, l'égalité femme-homme et la reconnaissance des qualifications concernent tout le monde en Lot-et-Garonne, conclut le militant. On ne parle pas d'utopie, on parle de vivre dignement.»