Les Goodyear réclament justice
Le 4 octobre se tenait à Amiens l’audience du procès de Goodyear aux prud’hommes. L’avocat des 832 ex salariés a démontré qu’ils ont été licenciés abusivement,... Lire la suite
« On lâche rien, on lâche rien ! », le chanteur HK assure un fort moment d'émotion entouré des syndicalistes condamnés de Goodyear et de membres de leurs familles, enfants compris, en T-shirt blanc. La foule reprend et scande « Syndicalistes, pas terroristes ! ». Ils sont quelque 10 000 personnes rassemblées ce jeudi, place de la Nation à Paris.
Malgré le temps peu engageant, ce sont d'intenses instants de chaleur humaine et de solidarité qui s'expriment. La dignité fait face à l'électrochoc d'une condamnation à de la prison ferme pour des militants syndicaux, une première depuis les années 30.
Mais les Goodyear ne sont pas les seuls visés par la répression antisyndicale. Il y a évidemment ceux d'Air France dont le procès aura lieu le 27 mai. Sur l'estrade défilent aussi tour à tour d'autres syndicalistes dans le collimateur : Frédéric Willemain, délégué CGT chez Start People, qui est convoqué le jour même pour un entretien préalable au licenciement.
Puis des salariés d'ID Logistics de Lisses (91) dont 35 viennent d'être licenciés pour une action de grève avec l'ensemble des délégués, Laura Pfeiffer, l'inspectrice du Travail que Tefal a fait condamner pour avoir fait son travail… et bien d'autres témoignages encore qui attestent d'une volonté d'abattre toute résistance à l'ultralibéralisme, qu'il s'agisse de l'inspection du Travail, des lanceurs d'alerte ou des syndicalistes.
Carlos Moreira, secrétaire général de la FNIC CGT en est persuadé : « les procureurs ont des consignes pour durcir les peines contre les syndicalistes ». S'il fallait une preuve, il y a ce fait indéniable que les militants de Goodyear n'étaient plus sous le coup d'une plainte de la part des patrons de la multinationale – celle-ci ayant été retirée – mais ne restaient poursuivis que par le ministère public. « Nous demandons donc, non plus la relaxe mais l'abandon des poursuites. Et pour cela, il suffirait que le procureur ne se présente pas lors de l'appel pour le procès » explique Mickael Wamen, secrétaire du syndicat Goodyear.
Philippe Martinez fait part des soutiens qui viennent de partout dans le monde. Quant au Medef, « Nous n'avons pas leur soutien, mais eux ont encaissé 231 milliards de dividendes l'année dernière. Quant au porte-parole du gouvernement, dont on aurait pu espérer au moins la neutralité, il a déclaré ce matin : “Je ne comprends pas, c'est un scandale de prendre en otage des salariés” ». Des propos que le secrétaire général de la CGT a qualifiés de scandaleux : « Ceux qui sont ici, sont venus au service des salariés, pour la défense de l'emploi et pour le progrès social. »
Au-delà du rassemblement parisien, on apprenait dans la matinée que des mouvements de grève avaient été lancés sur tous les ports de France chez les dockers, et que notamment le port du Havre avait été quasiment paralysé. Du côté des Goodyear, au-delà des 152 000 signatures déjà récoltées en soutien aux condamnés, des collectifs locaux commencent à se constituer un peu partout.
Des réunions dans les bourses du travail sont d'ores et déjà programmées, le 16 février à Paris, le 18 à Marseille et le 25 à Lille. Les ex-Goodyear se disent prêts à engager un tour de France et à venir partout où se constitueront les comités de soutien.
Le 4 octobre se tenait à Amiens l’audience du procès de Goodyear aux prud’hommes. L’avocat des 832 ex salariés a démontré qu’ils ont été licenciés abusivement,... Lire la suite
Souvent broyés par des conditions de travail épouvantables, les 1 173 licenciés de Goodyear Amiens subissent depuis deux ans les ravages du chômage. Le jugement... Lire la suite