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Réforme des retraites

Paris, la mobilisation des enseignants est inédite

18 décembre 2019 | Mise à jour le 19 décembre 2019
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À l'image de leurs collègues du 13e arrondissement de Paris, les enseignants étaient nombreux à se mobiliser mardi 17 décembre contre la réforme des retraites. Non sans raison. Ils risquent en effet d'en être les grands perdants.

« Le 5 décembre, on était à peu près à 90 % de grévistes et je craignais qu'il n'y ait rien derrière. Mais la grève a été reconduite et on était 60 % le 10 et on est encore 90 % aujourd'hui. Il y a une bonne dynamique », se réjouit Arnaud Cora, professeur de mathématiques dans un collège du 13e arrondissement de Paris et secrétaire CGT-Éduc’action de la capitale.

Un dynamisme qu'il n'est pas le seul à remarquer. Qu'ils soient syndiqués, à la CGT, FO, au Snes, chez Sud, à la FSU, ou non syndiqués, qu'ils viennent du primaire ou du secondaire, tous les représentants des collèges, lycées et écoles de cet arrondissement parisien réunis en intersyndicale mardi 17 décembre en fin de matinée font en effet le même constat : « il y a une très forte mobilisation dans les établissements et une mobilisation qui va au-delà des enseignants. Même des bahuts qui n'ont pas une habitude de lutte et AED et TOS [les agents d'éducation ou les personnels techniciens, ouvriers et de services, ndlr] sont massivement mobilisés ».

Une mobilisation et un dynamisme massives chez des enseignants et autres personnels de l'Éducation nationale donc, d'autant plus remontés contre cette réforme des retraites proposée par le gouvernement que celle-ci risque de s'annoncer particulièrement explosive dans l'enseignement.

Au-delà de la « structure même » de cette proposition, avec « des dépenses pour les retraites plafonnées à 14 % du PIB, une capitalisation rampante du système des retraites qui s'annonce ou la définition de la valeur du point », qui est « mauvaise pour tout le monde », les salariés de la fonction publique, dont font partie les profs, auront également droit à un « deuxième package », selon Arnaud.

Comment en effet espérer une amélioration de sa retraite quand celle-ci sera calculée « non plus sur les 6 derniers mois mais sur l'ensemble de la carrière avec un point d'indice qui n'augmente que faiblement ou reste gelé ? », s'interroge-t-il.

Double peine pour les enseignants

Et ce n'est pas tout. Car, pour les enseignants, il y aura même une « troisième couche », tout aussi dévastatrice pour leur retraite. C'est que, si le gouvernement s'est voulu rassurant en affirmant vouloir intégrer les primes des fonctionnaires pour compenser la faiblesse des salaires dans le décompte final, « celles-ci ne s'élèvent qu'entre 7 et 12 % pour les profs alors qu'elles sont de 30 % pour les autres fonctionnaires », explique Arnaud. Une « double peine » très mal vécue par l'ensemble de la profession.

Ou quand « l'école de la confiance » prônée par Jean-Michel Blanquer dans sa loi promulguée l'été dernier se transforme en véritable méfiance si ce n'est défiance vis-à-vis du ministre.

« Il y a une volonté délibérée de la part du gouvernement de baisser le coût de l'éducation, de remettre en cause la statut des enseignants et de casser la solidarité entre les générations », affirme Arnaud Cora. Inacceptable pour les profs parisiens du 13e arrondissement parisiens qui ne comptent pas en rester là, promettant déjà de nouvelles mobilisations en janvier.