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TÉLÉCOMMUNICATIONS

Deux questions à... Christian Pilichowski

12 novembre 2013 | Mise à jour le 9 février 2017
Par | Photo(s) : DR
christian-pilichowski

Christian Pilichowski, dirigeant de la FTM CGT

Comment analysez-vous la stratégie d'Alcatel-Lucent ?

Nous partageons le diagnostic sur le fait que l'entreprise est en danger, en raison notamment des mesures prises par la précédente direction et qui l'ont amenée dans cette situation catastrophique. Mais la nouvelle direction reste sur la même logique et prend les mêmes mesures. Elle y ajoute même une contradiction, en ciblant trois axes stratégiques considérés comme innovants, mais au détriment du reste. On sacrifie donc le présent à un futur hypothétique.

En réalité, ce sont les capacités d'aujourd'hui qui préparent le futur. Nous avons rencontré la direction récemment qui nous a annoncé son souhait de recapitaliser, mais en « assainissant » d'abord l'entreprise pour la rendre crédible auprès des marchés financiers. Nous proposons l'inverse ; nous voulons intervenir auprès de la puissance publique en France et en Europe, pour qu'elle contribue à la capitalisation. Ça ne veut pas nécessairement dire qu'elle entre dans le capital, mais il faut qu'elle intervienne pour que l'entreprise accède à des capitaux à un taux raisonnable.

Quand Alcatel émet des obligations à 7 % voire 8 %, c'est cette logique qui engraisse les marchés financiers et siphonne le peu de gains réalisés par Alcatel-Lucent.

Quelles initiatives prenez-vous et envisagez-vous ?

Plusieurs initiatives ont eu lieu en direction des parlementaires, de la commission européenne, du Parlement européen, très souvent de façon unitaire avec l'intersyndicale, pour que les différents niveaux de puissance publique interviennent. La CGT partage pleinement les interventions de l'intersyndicale portant notamment sur la nécessité de réglementer le marché des télécoms et ce pour plusieurs raisons. Il y a une question de sûreté nationale en jeu. Celui qui maîtrise le matériel des infrastructures peut intervenir sur son fonctionnement.

C'est au nom de cette logique qu'aux États-Unis, les équipementiers télécoms chinois n'ont pas le droit de vendre. En Europe, avec la libre concurrence et le marché unique, c'est ouvert à tout va. On demande donc des réglementations européennes et françaises sur les aspects de sécurité et celui des droits sociaux.

Par ailleurs, les équipements chinois sont produits dans des conditions de non-respect des droits sociaux et syndicaux. Nous demandons une réglementation européenne qui empêche l'entrée des produits fabriqués en dehors des normes sociales élémentaires. Nous entendons aussi obtenir une Commission d'enquête parlementaire sur les télécoms, comme nous l'avons fait pour la sidérurgie.