À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
RENTRÉE SOCIALE

Appel à la grève dans le second degré

2 septembre 2016 | Mise à jour le 9 février 2017
Par | Photo(s) : Philippe Huguen/AFP
Appel à la grève dans le second degré

Pour sa dernière rentrée scolaire du quinquennat, Najat Vallaud-Belkacem met les bouchées doubles avec la réforme du collège, quitte à désorienter la communauté éducative. Plusieurs des syndicats du second degré appellent à la grève le 8 septembre.

La « refondation de l'école » engagée depuis 2013 par le gouvernement Hollande, comme une priorité du quinquennat, avait pour objectif de réduire les inégalités sociales. Ce point faible de l'école française est en effet régulièrement pointé par les études Pisa qui, tous les trois ans, évaluent les performances des systèmes éducatifs des pays membres de l'OCDE.

S'il est beaucoup trop tôt pour que l'édition 2016 mesure les effets des réformes menées par les ministres de l'education nationale, Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem, l'OCDE estime que la France a pris « à bras le corps la question des inégalités à l'école ». Outre notamment la création de 60 000 postes sur cinq ans dans l'Éducation nationale, depuis 2012, la « refondation de l'école » avait pour ambition de fixer son attention sur le socle commun : le bloc de la scolarité obligatoire y compris la maternelle.

LA RÉFORME À MARCHE FORCÉE

Le premier gros morceau aura été, dès le début du quinquennat, la refonte des rythmes scolaires lancée par Vincent Peillon. Elle visait à rétablir la semaine de cinq jours à l'école primaire avant de s'enliser dans la polémique autour du périscolaire, censé permettre à des enfants de découvrir des activités pour lesquelles leurs parents n'auraient pas pu payer.
La rentrée 2016 a donné le top départ d'un second pan très conséquent de la refondation de l'école : la mise en œuvre de la réforme du collège, la grande bataille de Najat Vallaud-Belkacem.

Las ! Faute de concertation suffisante avec les enseignants, nombre d'entre eux sont vent debout depuis plus d'un an. Le 8 septembre, le principal syndicat du second degré, le SNES-FSU, appelle à la grève dans une intersyndicale public-privé qui comprend la CGT, FO et SUD.

Si la suppression des classes bilingues et des sections européennes – accusées de favoriser l’élitisme et compensées par l'enseignement d'une deuxième langue dès la 5e – et la réduction des heures de langues anciennes ont fait couler beaucoup d'encre à l'époque de leur annonce, c'est davantage l'empilement des mesures qui aujourd'hui pose problème.

 

La réforme embrasse tout :

– en même temps que la refonte totale des programmes de la maternelle à la 3e sont mis en place un nouveau système d'évaluation basé sur des cycles de trois ans ;

– les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) destinés à faciliter la mise en pratique des notions apprises par les élèves ;

– l'accompagnement personnalisé ; le livret scolaire numérique ;

– un nouveau diplôme de fin d'année, etc.

Certes, pour refonder l'école, un quinquennat était un peu court et la ministre semble avoir voulu mettre les bouchées doubles pour boucler le chantier. Mais à quel prix ?

LA MOBILISATION CONTRE DES DISPOSITIFS IMPOSÉS

« L'autoritarisme, le mépris manifesté par la ministre de l'Éducation qui a négligé de répondre aux demande d'audience de l'intersyndicale du second degré, la désorganisation causée dans les collèges par la réforme n'ont fait que renforcer la détermination à combattre cette dernière », écrit l'intersyndicale dans son communiqué du 30 août. Lors de sa conférence de presse de rentrée, Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, a évoqué l'état d'esprit des enseignants « marqué par beaucoup de lassitude devant l'empilement des réformes », et « un sentiment de gâchis » en cette dernière rentrée du quinquennat.

Depuis les promesses de la loi de refondation de l'école en 2013, dont elle partageait les objectifs, la communauté éducative a en effet surtout le sentiment d'avoir été ballotée de réforme en réforme sans voir le « changement » promis par Hollande. Il en va ainsi des réformes mais également des conditions de travail des élèves et du personnel, et de la reconnaissance salariale de la profession : par exemple, l'objectif des 60 000 créations de postes n'est pas encore atteint et le plan progressif de revalorisation des salaires, qui est échelonné au-delà de l'élection présidentielle, commence très tardivement.

Pour le second degré, l'intersyndicale FSU, FO, CGT, SUD appelle à la « poursuite des mobilisations conduites durant l'année précédente qui doit déboucher sur l'abrogation de la réforme du collège et l'ouverture rapide de discussions sur d'autres bases ». Le premier rendez-vous est donné le 8 septembre, par la grève et la manifestation pour obtenir « une autre réforme du collège et de meilleures conditions de travail et d'étude en collège comme en lycée ».