Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
Alors que la CGT maintient son appel à la grève illimitée, des délégations de tous les sites Michelin de France se sont retrouvés mercredi devant son siège social, à... Lire la suite
La nouvelle réjouit Hélène Fournier qui pousse un « ouf » de soulagement. Son mari a été licencié à l'été 2015, sacrifié sur l'autel d'une restructuration imposée par Sequana, le propriétaire du site. Comme 320 de ses collègues… C'est le coup de massue ! Le budget du foyer amputé de « 800 euros par mois, nous avons dû réduire notre train de vie, les sorties avec les amis. Pour beaucoup, s'inscrire à Pôle emploi a aussi été une épreuve. Des couples ont volé en éclats », soupire Hélène.
Dès l'annonce de la fermeture, un an auparavant, « la CGT, contrairement au syndicat maison n'a pas voulu négocier les licenciements, accompagner la misère. Notre objectif a toujours été de défendre l'emploi », explique Franck Sailliot, délégué syndical central.
Échaudé par « le démantèlement de la papeterie voisine de Maresquel, en 2006 », le syndicat décide l'occupation du site « sans savoir où on allait ». Depuis ses militants assurent — sans discontinuité — à tour de rôle des permanences dans le préfabriqué installé à proximité du seul accès à l'usine. Un poste d'observation idoine destiné à empêcher le transfert de l'outil de production qui « aurait forcément compromis la cession du bien ».
D'autant que Sequana « n'était pas disposée à vendre par peur de la concurrence », insiste Franck. D'emblée à l'offensive (manifestations, portes ouvertes, interventions auprès des élus et de l'État), la CGT tisse aussi des liens avec les repreneurs potentiels. Et gagne l'estime de la population de cette « vallée papetière de l'Aa » dont sont originaires les licenciés qui « venaient travailler à pied ou à vélo », sourit l'un d'eux, Lionel Delassus.
Les mois passant, les forces d'occupation « se sont naturellement réduites (un tiers des licenciés ont retrouvé un CDI, souvent loin de chez eux), mais le noyau dur s'est maintenu. Une dizaine de personnes aujourd'hui. On s'est alors organisés différemment », poursuit Lionel. Un noyau dur composé de salariés « embauchés il y a une trentaine d'années. En 1992, nous avons pris l'initiative de créer la CGT devenue majoritaire dans l'entreprise », se souvient Franck.
Cette cohésion a favorisé les desseins de militants qui n'ont pas cédé au découragement en dépit parfois des pressions familiales et de tracasseries de toutes sortes (convocations au tribunal, etc.) « On nous en a fait des saloperies », convient Jean-Luc Choinet. Et cet élu au comité d'établissement d'avouer que sa « femme n'y croyait plus ». « On s'est cependant soutenus mutuellement », clament-ils en cœur. Tous se préparent désormais à d'autres combats. À compétences égales, il sera question « d'imposer l'embauche des camarades qui se sont battus pour la préservation du site ».
Pour Hélène, l'essentiel n'en demeure pas moins « d'avoir, à travers cette reprise, préserver un avenir pour nos jeunes. Je serais fier de ce succès toute ma vie ». Une jeunesse qu'il s'agit aujourd'hui de « convaincre de l'utilité de la lutte », imagine Franck. Comme à Marseille, fin août, lors d'un meeting aux côtés des Fralib !
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