Le fascisme ne passera pas ?
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On ne vous parlera pas ici de démontage de la sidérurgie Lorraine. Les vieux fourneaux dont il s'agit ont cependant un moral d'acier, puisque Antoine, Mimile et Pierrot, trio d'amis d'enfance septuagénaires se lançaient, dans le tome 1 (« Ceux qui restent ») dans rien moins qu'un road-movie vers la Toscane.
Antoine ayant récemment enterré son épouse a appris qu'elle l'avait trompé… avec son patron.
Bien qu'assez croûlant, son sang de cégétiste ne fait qu'un tour et il entreprend de se lancer dans une vendetta un peu réchauffée, l'adultère ayant eu lieu quarante ans auparavant !
Mimile, Sophie et Pierrot (le chef du gang d'anars aveugles « Ni yeux ni maître ») vont tenter d'empêcher ce crime passionnel rétroactif.
Les inénarrables papis sont toujours d'attaque pour un tome 2 (« Bonny and Pierrot ») presque aussi hilarant que le premier.
Antoine arrive à Paris, bien décidé à participer le lendemain à la grosse manif pour la retraite avec Pierrot pendant que Mimile débarque à la campagne chez Sophie, petite-fille d'Antoine. Mais Pierrot n'est pas au rancard, vu qu'il vient de recevoir par la poste un colis contenant une fortune qui lui aurait été adressée par Anita (dite Ann Bonny), une ancienne amoureuse qu'il pensait morte depuis longtemps, ce qui lui a fichu un (vieux) coup de bourdon.
Antoine est accueilli -grâce à un plan secret- à l'île de la Tordue où il doit être hébergé par des vioques (c'est ainsi qu'ils s'interpellent, pas toujours avec un résultat, selon l'état du sonotone), tous plus déjantés les uns que les autres. L'immeuble appartient à la très cacochyme et aristocratique Francine, dite « Fanfan la chaudière », qui malgré ses 91 balais et une colonne vertébrale à l'équerre s'initie aux joies du hacking avec l'un des activistes qu'elle accueille en « viajeune » (l'opposé du viager, faut tout vous dire !)
Bref, le délire continue, on croise l'improbable et bien nommé Jean-Chi (arme chimique de destruction massive à lui tout seul), un hacker accro aux granolas, le collectif « Rien n'affiche » et l'on apprend toutes les subtilités de l'attentat gériatrique, sans oublier un gag boulanger récurrent qui devrait vous empêcher désormais de garder votre sérieux en allant acheter du pain…
Wilfrid Lupano et Paul Cauuet font très fort avec ce trio de vieux anars au grand cœur, bien décidé à continuer le plus longtemps possible à naufrager le système capitaliste sous toutes ses formes.
Le tome 1 des « Vieux fourneaux » avait obtenu le prix Canal BD en 2014 et le tome 2 vient d'être couronné par le prix du public au Festival d'Angoulême 2015. Espérons ne pas être morts de rire avant le tome 3 !
Les vieux fourneaux. De Wilfrid Lupano et Paul Cauuet.
Editions Dargaud. 56 p., 18 € chaque tome.
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