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FORMATION PROFESSIONNELLE

Quel avenir pour la formation professionnelle ?

26 avril 2017 | Mise à jour le 26 avril 2017
Par | Photo(s) : D.R.
Quel avenir pour la formation professionnelle ?

À l'appel de la Fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture (FERC)-CGT, UD CGT des Hauts-de-Seine a organisé une journée d'étude sur l'enseignement professionnel en présence de Philippe Martinez le 21 avril. L'occasion de réaffirmer l'importance du maintien de cet enseignement et de poser les bases des futures mobilisations.

« Sous prétexte de valoriser l'enseignement professionnel via l'apprentissage, les lycées professionnels sont dans la ligne de mire », a rappelé en introduction Marie Buisson, enseignante d'histoire-géographie au lycée Jean-Monnet de Montrouge et secrétaire générale de FERC-CGT, à l'origine de cette journée d'étude. Un non-sens pour la soixantaine d'enseignants et de militants de l'académie de Versailles qui se pressent, le 21 avril, au quatrième étage de l'immeuble de l'UD CGT des Hauts-de-Seine à Nanterre.

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a lui aussi faitle déplacement, signe de l'importance que revêt pour la confédération le droit à l'éducation pour tous jusqu'à l'âge de 18 ans. « L'enseignement professionnel sous statut scolaire a été mis en place par le Conseil de la Résistance après la Seconde Guerre mondiale », rappelle un militant. Il permet aux jeunes les plus en difficulté d'avoir accès à une culture générale et professionnelle, qui fait d'eux des citoyens et des travailleurs à part entière. Or, « 170 lycées professionnels ont été fermés depuis dix ans. Le temps de formation a été raccourci de quatre à trois ans depuis la réforme Sarkozy, et l'apprentissage est mis en exergue alors que c'est une voie discriminante », constate un militant. Un affaiblissement de la filière qui s'est accompagné d'une réduction des budgets et des effectifstandis que les régions prennent de plus en plus de place sur la carte des formations. « Au détriment des diplômes, de la formation et des gosses », rappelle Charlotte, enseignante d'histoire-géo dans le Val-d’Oise.

Croiser les expériences

Comment dès lors préserver cette voie également mise à mal par l'idéologie de la compétence et préserver les diplômes des attaques des politiques publiques et du patronat qui souhaitent mettre en adéquation l'emploi et la formation sur un territoire limité ?« Il faut offrir aux jeunes la possibilité d'avancer et de se former à long terme », dit Marie Buisson.Cela passe par le maintien d'un bac professionnel en quatre ans pour ceux qui ont besoin. Et non par des politiques qui cherchent à rendre les jeunes employables immédiatement, pensent les enseignants. « Le débat doit être déconnecté de l’élection présidentielle, et j'espère qu'on l'amplifiera après le second tour, a également rappelé Philippe Martinez.On veut casser la cohérence des formations pour adapter les salaires aux stratégies des entreprises et payer demain les salariés au poste et pas à la qualification. Vous avez intérêt à croiser les expériences entre ce que vous vivez dans les lycées et dans les entreprises. »

Pour défendre cela, il faut aussi maintenir les trois voies d'enseignement professionnel et des diplômes validés par l’Éducation nationale, reconnus dans les conventions collectives. « C'est crucial pour la défense des salariés car c'est une reconnaissance juridique de leurs compétences, avec la rémunération qui va avec », a réaffirmé Alain Vrignaud, secrétaire national de la CGT Éduc'action, responsable de la vie professionnelle. Comme la certification professionnelle des diplômes et l'apprentissage dont les enseignants ont débattu l'après-midi. De quoi poser les jalons des futures mobilisations.

Bénédicte de Valicourt