L’hôpital est au bord du gouffre
Malgré la pandémie, le démantèlement de l’hôpital public se poursuit. Les personnels, épuisés par deux ans de crise sanitaire et écœurés par les fausses promesses du... Lire la suite
Les militants CGT de l'hôpital Charles Foix à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) alertent sur la situation dramatique que connait l'hôpital gériatrique. Au manque chronique de personnel s'ajoutent la période estivale et la prise de congés qui amplifient les sous-effectifs. Après un communiqué de presse et une lettre à Agnès Buzyn, leur ministre de tutelle, les élus CGT ont décidé de lancer lundi 20 août un avis de danger grave et imminent pour que la direction de l'hôpital agisse enfin et donne aux soignants la possibilité de faire correctement leur métier.
Des patients dont on ne change les pansements que tous les cinq jours, un personnel infirmier totalement débordé par le nombre de malades à gérer seul, des mises en danger de la vie des personnes hospitalisées et un épuisement total des équipes soignantes… Voici brièvement résumé ce que vit depuis des mois le personnel hospitalier de Charles Foix qui est à bout. Si l'été aggrave la situation, le manque de personnel se fait cruellement sentir dès qu'une infirmière est en congé maternité ou en arrêt maladie. Les absents n'étant plus remplacés, c'est toute l'organisation qui en en surcharge de travail. Audreys Castaings infirmière et son collègue Jacky Maillet, représentants syndicaux CGT, se font les porte-parole de l'épuisement de leurs collègues.
Ils pointent aussi la dégradation des conditions de travail et le mauvais traitement qui, de fait, est infligé aux patients. « Ne pas être en capacité de changer un pansement c'est grave pour une infirmière, ne pas doucher une personne âgée pendant plusieurs jours c'est grave pour une aide-soignante. On a tous à cœur de faire correctement et humainement notre travail. Mais le sous-effectif nous en empêche », raconte Audrey Castaings. Les fiches Osiris que remplissent les soignants pour signaler les « événements indésirables » témoignent de la situation catastrophique à Charles Foix.
« Cela fait sept ans que je travaille dans ce service et jamais nous n'avons connu des conditions de travail aussi lamentables et dangereuses pour les patients ainsi que pour le personnel soignant », note une infirmière qui a dû prendre en charge, seule, 51 patients dont la grande majorité est grabataire. « Nos collègues nous communiquent les Osiris, heureusement car la direction qui normalement doit les transmettre aux représentants du personnel au CHSCT mais refuse de le faire, on comprend pourquoi », note encore Jacky Maillet. Le déclenchement de l'avis de danger grave et imminent a pour but de rompre le silence de la direction et de la placer devant ses responsabilités pénales. Rendez-vous est pris ce mardi 21 août, avec la direction de Charles Foix. À suivre…
Malgré la pandémie, le démantèlement de l’hôpital public se poursuit. Les personnels, épuisés par deux ans de crise sanitaire et écœurés par les fausses promesses du... Lire la suite
Malgré une revalorisation salariale concédée par l’exécutif et l’ajout d’une sixième année de formation, les sages-femmes poursuivent leur mouvement avec l’appui de... Lire la suite