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Bangladesh

Bangladesh : nouvel accord dans le textile

3 septembre 2021 | Mise à jour le 5 octobre 2021
Par | Photo(s) : STR / NurPhoto / AFP
Bangladesh : nouvel accord dans le textile

Ouvrière du textile à Dakha, au Bangladesh, en grève pour leur emploi, en juin 2021.

Huit ans après la catastrophe du Rana Plaza, un nouvel accord sur la sécurité dans les usines textiles est entré en vigueur depuis le 1er septembre. Une victoire pour les syndicats et salariés du secteur, mais aussi pour les consommateurs.

L'Accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments signé au Bangladesh après l'effondrement du Rana Plaza en 2013 – 1 100 salariés du textile décédés —, lequel établissait de nouvelles normes pour les employeurs, salariés, mais aussi donneurs d'ordre du prêt-à-porter mondial, a fait long feu. Remplacé par un « Accord international sur la santé et la sécurité dans l'industrie du textile et de la confection » depuis le 1er septembre.

« Une victoire pour les syndicats », se réjouit Amirul Haque Amin, président de la NGWF, la Fédération nationale des salariés du vêtement, le plus grand syndicat bangladais du secteur avec ses quelque 100 000 membres, dont plus de la moitié de femmes. Après plusieurs mois de tergiversations, le nouveau texte devrait en effet finalement assurer « de meilleures conditions de travail », les employés pouvant désormais « s'organiser et mener à bien leurs activités syndicales », y compris « porter plainte ». Surtout, « cet accord, légalement contraignant, réunit à la même table les grandes enseignes étrangères et les syndicats locaux ». Une reconnaissance méritée.

Des avancées plus que significatives donc dans un pays où, jusque là, entre « accidents » et bon vouloir patronal, le plus souvent synonyme d'exploitation, les salariés du secteur, dans leur grande majorité des femmes, restent taillables et corvéables à merci. L'épidémie liée à la Covid-19 n'ayant rien arrangé à cette situation. Jetant, pour cause de fermeture d'usines, des milliers d'entre elles à la rue sans ressources.

Une meilleure sécurité dans les usines

Elles ne seront cependant pas les seules à bénéficier de ces nouvelles dispositions. « Si l'on a une meilleure sécurité dans les usines, cela aura des répercussions dans le travail qui en sera forcément amélioré », affirme le leader syndical bangladais. Quant aux grandes marques, et elles sont nombreuses à sous-traiter et s'approvisionner au Bangladesh, H & M, Gap, Zara… elles devraient elles aussi s'y retrouver souligne Amirul. « Cela leur offre l'opportunité de redorer un peu leur mauvaise image passée. Elles pourront maintenant dire à leurs clients qu'elles n'achètent plus de vêtements produits dans des usines dangereuses. » 

Reste que si cette nouvelle mouture de l'accord ne sera valable que 26 mois, de quoi cependant laisser le temps à la NGWF et aux syndicats bangladais d'affirmer et assurer leurs positions, ce texte se veut aussi innovant dans son application. C'est que, comme le précise son intitulé, cet accord est « international ». C'est-à-dire que, dans les six mois à venir, les signataires s'engagent à se prononcer sur d'autres pays où un tel accord pourrait être mis en place. Promettant même de le répliquer dans au moins l'un d'entre eux.

De quoi à l'évidence « approfondir les engagements des marques envers les personnes qui fabriquent leurs produits », se félicitent les organisations syndicales internationales telles que UNI Global Union et IndustriAll et les ONG de défense des droits des travailleurs également signataires de cet accord.

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