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Bientôt 
une nouvelle NVO

23 novembre 2014 | Mise à jour le 18 avril 2017
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Bientôt 
une nouvelle NVO

Mercredi 5 novembre, Agnès Naton, PDG de la NVO et secrétaire de la CGT, présentait un projet de transformation de la NVO aux dirigeants des organisations de la CGT. 
Au terme de plusieurs mois de réflexion et de concertation, un projet bimédia associant le magazine imprimé et le site Internet de la NVO propose d'initier un nouveau modèle économique et un développement ambitieux. Nous avons interrogé Agnès Naton sur les raisons et les objectifs de cette évolution du magazine de la CGT.
NVO : VOUS AVEZ PRÉSENTÉ UN PROJET DE TRANSFORMATION DE LA NVO AU COMITÉ CONFÉDÉRAL NATIONAL. QUELLES SONT LES RAISONS QUI ONT MOTIVÉ CE PROJET ET COMMENT A-T-IL ÉTÉ ÉLABORÉ ?

Agnès Naton : Le projet de transformation du journal NVO et de l'entreprise de presse a été effectivement présenté et approuvé par les organisations de la CGT réunies à Montreuil. Nous devions faire face à des difficultés financières importantes. Il y avait urgence à concevoir un projet qui permette d'envisager des solutions durables à ces difficultés et à les soumettre aux organisations de la CGT. Par ailleurs, nous nous devions de l'inscrire dans un projet plus global de l'information et de la communication de la CGT. Nous avons besoin d'un véritable état des lieux des moyens et des outils de communication dans toutes les organisations CGT.

L'objectif est de faire mieux et ensemble. Il n'est pas rare qu'un syndiqué reçoive entre 5 et 8 journaux, si ce n'est plus, trois newsletters… Nous avons besoin d’établir des synergies entre les différents supports pour que chacun ait une utilité afin de répondre aux attentes des organisations et des militants de la CGT.

Le projet de transformation de la NVO a été initié en février 2013 lors du lancement par le CCN, où sont représentées les fédérations, les UD, les régions et la direction confédérale. À cette date, deux décisions ont été prises : une souscription financière d'un euro par syndiqué pour préserver l'équilibre financier de la NVO. Parallèlement, un groupe de travail s'est mis en place, composé de représentants de diverses organisations de la CGT, pour réfléchir au contenu de la NVO afin qu'il réponde davantage aux besoins des organisations et aux nouvelles pratiques de recherche et d'appropriation de l'information. On sait la place et le rôle de l'utilisation d'Internet et des réseaux sociaux dans tous les domaines de l'activité sociale.

En mai 2014 nous avons présenté une première étape de ce travail d'élaboration aux organisations du CCN. Cinq décisions importantes ont été prises :

1. La création d'un bimédia, c'est-à-dire la transformation de la NVO actuelle en un journal édité à la fois sous sa forme papier et dans une version numérique. Nous avions créé, en 2010, le site Internet de la NVO, il s'agit aujourd'hui d'articuler plus étroitement le journal imprimé à un véritable site Internet de presse.

2. Mettre en œuvre un plan de travail en direction des organisations de la CGT pour créer les conditions de leur engagement dans la campagne d'abonnement à la NVO.

3. Organiser la solidarité financière. Nous avions lancé en février 2013 une souscription pour parer à l'urgence d'un redressement des comptes de l'entreprise, mais il nous fallait concevoir un dispositif de financement de la NVO jusqu'au 51e congrès.

4. La troisième décision concernait le site Internet de la confédération, cgt.fr, et sa transformation en un portail d'information et de communication qui intégrerait le site de la NVO.

5. Enfin, procéder à un état des lieux de l'ensemble des outils de communication des organisations de la CGT, pour établir les conditions d'une optimisation et d'une mutualisation de ces supports afin d'être plus efficaces dans la promotion des messages et des actions de la CGT.

Forts de ces décisions, nous avons poursuivi et accéléré ce travail. En quatre mois, ce fut une sacrée prouesse que de parvenir à présenter le bimédia, le modèle économique et le plan de travail pour gagner des abonnés supplémentaires. Cet exploit a été possible grâce à l'engagement individuel et au travail collectif soutenu d'un grand nombre d'acteurs. À cet instant, permettez-moi de saluer les organisations de la CGT, les syndicats, les salariés de la NVO, le syndicat de la NVO, l'équipe du département information et communication, ensemble investis dans les différents groupes de travail. Je salue également notre prestataire Naja Presse, sa très grande disponibilité et son professionnalisme. Pas à pas, sans rien lui déléguer, il nous a accompagnés dans ce travail passionnant et il nous a permis de le concrétiser, de lui donner corps. Je remercie également le conseil d'administration qui a pris sa part de responsabilité sur les orientations stratégiques de l'entreprise et son modèle économique. Enfin, je salue et tiens à remercier nos abonnés de leur fidélité. Elle témoigne de la plus belle des reconnaissances du travail accompli par les équipes de la NVO. Elle représente un encouragement important pour être à la hauteur des attentes et des prochains rendez-vous.

IL NE S'AGISSAIT DONC PAS SEULEMENT DE SAUVER LA NVO ?

Non. Évidemment, et nos abonnés le savent bien, la NVO a connu des périodes difficiles, c'est le cas de la presse d'opinion en général, d'ailleurs, cela nous avait déjà conduits à lancer des souscriptions pour y faire face, mais ce qui nous a toujours manqué, et c'est la nouveauté de ce projet, c'est de pouvoir associer les organisations de la CGT aux réflexions et aux choix politiques à opérer pour assurer la pérennité de la NVO et de l'entreprise de presse.

Et cela dans un contexte d'une féroce bataille d'idées qui vise à isoler, voire à déstabiliser la CGT. Il est impératif que tous les syndiqués disposent des informations, des éléments d'analyse et des arguments à partager avec les salariés pour faire valoir des propositions alternatives aux politiques mises en œuvre sur les lieux de travail, dans le pays et en Europe.

Il nous faut faire la démonstration, avec les salariés eux-mêmes, que d'autres choix que l'austérité sont possibles par une autre répartition des richesses créées par le travail, le développement industriel, des services publics, un nouvel âge de la démocratie, la reconquête d'une Sécurité sociale santé et une sécurité sociale professionnelle. Autant d'enjeux pour une issue à la crise au moment où la succession de mesures et de réformes régressives bouleverse et dégrade les conditions de vie et de travail des salariés, aggrave la précarité, fait exploser les inégalités. Cette situation peut nourrir des formes de résignation ou, pire encore, favoriser l'adhésion aux discours populistes de l'extrême droite.

Il est donc très satisfaisant de constater que les organisations de la CGT ont replacé la NVO et l'entreprise de presse au cœur de cette bataille idéologique comme un outil essentiel de la conduite de leur activité syndicale de proximité au service des solidarités. Nous pouvons dire que le journal reprend progressivement sa place au cœur de la CGT, au service de l'action quotidienne, pour valoriser d'avantage l'engagement de celles et ceux qui font la CGT et participent de la bataille de syndicalisation, du rapport de force.

À VOTRE AVIS, QUE REPRÉSENTE AUJOURD'HUI LA NVO POUR LA CGT ?

Il y a cinq ans, j'avais le sentiment d'un certain désamour, d'un éloignement des organisations de la CGT à l'égard de leur journal. La CGT semblait se désintéresser de la NVO. On peut en comprendre les raisons, les problèmes financiers de l'entreprise de presse, les difficultés rencontrées pour élargir le nombre d'abonnés ont probablement généré une forme de lassitude. Ces difficultés ont elles-mêmes des origines diverses. L'abondance de l'offre des publications CGT, pour l'essentiel financées par la cotisation syndicale. Les nouvelles technologies de l'information ont diversifié les formes d'accès à l'information, le recours à Internet se fait parfois au détriment de la lecture de l'imprimé. Le journal papier se trouve d'autant plus en difficulté s'il n'a pas su se transformer pour intégrer cette nouvelle donne. C'est aussi une des raisons majeures de notre projet de transformation de la NVO en bimédia.

Or, au-delà de la dimension historique de notre journal, du symbole qu'il a su représenter tout au long de l'histoire de la CGT, la NVO est d'un apport indispensable dans une période qui voit les repères, les savoir-faire, les valeurs, les références historiques voler en éclats. À ce titre, il est à la fois un outil d'information et de formation tout au long de la vie d'un militant, car la démarche de la CGT vise à ce que chaque syndiqué devienne acteur de son organisation, chaque travailleur, par sa capacité d'agir, à être acteur des transformations sociales.

La Vie ouvrière est d'ailleurs née, en 1909, soit quelques années après la création de la CGT, de ce besoin d'information et de formation des militants ouvriers et de tout temps participé à l'émancipation des salariés pour en finir avec l'exploitation au travail et gagner des droits. Aujourd'hui, la NVO a des défis de même nature à relever, dans des conditions nouvelles, dans ce contexte de crise. C'est aussi et certainement avant tout ce qui a fondé notre projet de bimédia.

POUVEZ-VOUS PRÉCISER CE QU'IL FAUT ENTENDRE PAR BIMÉDIA ?

Répondre aujourd'hui aux besoins d'information et de communication des militants, des élus et mandatés, c'est répondre à leurs préoccupations, à leurs besoins, mais c'est aussi prendre en compte leurs nouvelles pratiques et usages des moyens d'information. Si nous voulons reconquérir un lectorat, il convient de confectionner un support d'information qui corresponde à la diversité d'expériences, de métiers, mais aussi aux différentes générations de militants.

Nous avons voulu conserver le magazine papier car nombre de nos abonnés y sont très attachés et offrir l'accès à un véritable site de presse pour celles et ceux qui ont pris l'habitude de s'informer via Internet et les réseaux sociaux et, de façon générale, pour être plus réactif sur les événements. Le sondage réalisé parmi les adhérents de la CGT par l'Institut Harris Interactive a confirmé que plus de 76 % d'entre eux attendaient plus de réactivité de la part de notre presse.

L'objectif avec le bimédia est de mettre à disposition des abonnés une information quotidienne sur le site, en prise sur l'actualité sociale, économique et juridique. Mais aussi toute information, analyse, enquête et débat utiles à l'activité des syndicats.

Autre indication donnée par le sondage, nos adhérents souhaitent que le magazine soit le lieu de réflexions et de décryptage de l'actualité sociale, un journal qui les aide à appréhender l'évolution de la société et du mouvement social, mais également un journal qui leur donne beaucoup plus la parole, un journal qui parle d'eux et dans lequel ils se reconnaissent.

Le bimédia devra donc répondre à ce triple objectif : réactivité, interactivité et réflexivité. La dualité des supports va nous permettre également de valoriser, mieux encore qu'on le fait, l'activité des militants de la CGT, en recueillant leurs témoignages, leur vision de l'entreprise, de leur travail, de leur vie de militants, dans la diversité de leurs situations professionnelles, territoriales. Et cela tant dans le magazine papier que sur le site.

Quand on voit à quel point certains médias s'évertuent à dénigrer l'action militante, les grèves, les militants eux-mêmes, on comprend qu'il est indispensable de reconnaître la qualité et la noblesse de l'engagement militant. Il est important que les syndiqués de la CGT se reconnaissent dans la presse de leur organisation syndicale. C'est un gage important pour favoriser l'engagement, la confiance, l'espoir.

LES INFORMATIONS SERONT RENOUVELÉES TOUS LES JOURS SUR LE SITE NVO.FR ?

Effectivement, avec le bimédia, nous allons passer d'un journal bimensuel à un magazine mensuel (10 numéros par an + la VO Impôts) et à une couverture quotidienne de l'actualité sur le site nvo.fr. C'est une tâche complexe, mais je fais confiance au professionnalisme de notre équipe de journalistes pour relever ce défi. Je crois que la concrétisation du projet et les ambitions qu'il affiche sont attendues par les organisations et il nous faut absolument réussir, si l'on veut replacer la NVO au cœur de l'activité et de la vie syndicales.

LE PROJET EST FONDÉ SUR UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE, PEUT-ON PENSER RAISONNABLEMENT QU'IL VA PERMETTRE DE REMÉDIER DURABLEMENT AUX PROBLÈMES ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS DE L'ENTREPRISE DE PRESSE NVO ?

Le nouveau modèle économique a précisément pour objectif, en effet, de pérenniser l'entreprise de presse. Il faut mettre fin à l'insécurité qui taraude depuis plusieurs années les personnels et la direction de la NVO. Chacun comprendra qu'il n'est pas facile ni très performant de travailler quand on est inquiet pour l'avenir de son entreprise et de son emploi, d'autant que les personnels de la NVO, les abonnés le savent, sont très attachés au journal de la CGT.

Le modèle économique de la NVO, qui constitue le socle de l'économie de l'entreprise de presse et d'édition, est basé sur une offre qui associe l'abonnement au magazine mensuel et l'accès à l'intégralité du site nvo.fr, Les non-abonnés auront accès uniquement aux articles affichés à la une du site. Actuellement, les visiteurs du site ont accès aux articles des rubriques Société et Culture mais pas à la législation du travail en ligne ni à la possibilité de feuilleter le magazine NVO et la RPDS.

QUELS OBJECTIFS D'ABONNEMENT, FAUDRA-T-IL ATTEINDRE POUR ASSURER L'ÉQUILIBRE ÉCONOMIQUE DE LA SOCIÉTÉ NVO ?

Ce seuil est aujourd'hui de 25 000 abonnés, soit 4 000 abonnés supplémentaires, qu'il convient de réaliser en 2015. Si chaque organisation le décide, c'est largement à notre portée. Mais il est essentiel que nos abonnés actuels nous confirment et renouvellent leur confiance.
Vous l'aurez compris, notre modèle économique repose sur le niveau d'engagement volontaire des militants, des organisations de la CGT.

Favoriser l'abonnement de chaque syndicat, des militants, des élus et mandatés est avant tout un acte politique majeur au service de notre démarche CGT. J'insiste, seule la concrétisation de cet engagement permettra à l'entreprise Vie Ouvrière de continuer à vivre et à se développer.

LA NVO PARAÎT TOUS LES 15 JOURS, ELLE VA DEVENIR MENSUELLE. QUE PROPOSEZ-VOUS AUX ABONNÉS POUR COMPENSER LE PASSAGE D'UN BIMENSUEL À UN MENSUEL ?

Dans la nouvelle formule, chaque abonné recevra le magazine papier à raison de dix numéros de 52 pages par an, ainsi que la VO Impôts et aura accès sans coût supplémentaire à l'ensemble de la législation sociale en ligne sur le site, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. En outre, ils auront accès à divers services tels que le site VO-Impôts, la jurisprudence sociale, les modèles de lettres, la consultation du Code du travail ou encore l'analyse détaillée et critique de la loi dite de « sécurisation de l'emploi » et les archives des articles publiés par la NVO et le site.

Enfin, le site sera ouvert à l'expression des lecteurs de la NVO et aux visiteurs du site. Il est déjà possible de poster sur le Forum social de la page NVO de Facebook.
Nous allons présenter la nouvelle formule de la NVO à nos abonnés et aux organisations de la CGT et permettre l'accès libre et gratuit au site nvo.fr pendant le mois de lancement, en février très probablement.

Par ailleurs, nous allons lancer une grande campagne de promotion et d'abonnement à laquelle nos abonnés seront amicalement invités à participer, car nous comptons beaucoup sur eux pour réussir ce pari sur l'avenir de la presse CGT.
Mais ce n'est pas tout, nous souhaitons que ce journal réponde véritablement aux attentes et aux besoins. La formule a donc vocation à bouger à partir d'une étude du lectorat que nous allons mener sur plusieurs numéros avec un panel de syndicats. Nous proposerons également à l'ensemble des abonnés de pouvoir nous donner leur avis, leurs suggestions…

QUAND POURRA-T-ON DÉCOUVRIR LA NOUVELLE NVO ?

Début janvier 2015. Avec la nouvelle année, la nouvelle NVO et son nouveau site, à l'occasion des 120 ans de la création de la CGT. C'est une belle circonstance, une belle symbolique non ?
Agnès Naton, 
PDG de la NVO et secrétaire confédérale.