11 décembre 2025 | Mise à jour le 11 décembre 2025
Le tribunal des affaires économiques de Nanterre a décidé ce jeudi 11 décembre 2025 la mise en liquidation judiciaire du groupe centenaire d’électroménager Brandt. Quelque 700 emplois pourraient disparaître, essentiellement dans la région Centre-Val de Loire.
« Les salariés sont abasourdis. J'ai eu un échange avec Pascal Sudre, secrétaire général de l'UD CGT du Loiret et on essaie de s'organiser pour mettre en place des actions » commente Didier Calvo, secrétaire général de l'UD CGT du Loir-et-Cher, joint au téléphone après l'annonce de la décision du Tribunal de Nanterre. Cette décision de liquidation judiciaire impacte en effet principalement les deux usines en région Centre-Val-de-Loire à Saint-Jean-de-la-Ruelle (450 salariés) dans le Loiret et à Vendôme (une centaine de salariés) dans le Loir-et-Cher, mais aussi le Service après-vente, le siège et la recherche et développement en Ile-de-France, ce qui porterait le nombre de suppressions d'emplois à environ 700. C'est le 3 décembre 2025 que le tribunal des affaires économiques de Nanterre a examiné les offres de reprise du groupe Brandt, placé en redressement judiciaire depuis octobre 2025.
Le projet de Scop rejeté
La décision avait été repoussée au 11 décembre avec l'étude d'un projet de reprise sous forme de Scop (Société Coopérative Ouvrière de Production) soutenu par le groupe Revive. Projet qui prévoyait de sauver quelque 370 emplois. Le 1er décembre, le Ministre de l'Industrie Sébastien Martin avait fait le déplacement à Saint-Jean-de-la-Ruelle pour annoncer que l’État était prêt à apporter cinq millions d’euros. Pour autant, ce projet était déjà loin de satisfaire la CGT. Les Unions Départementales concernées avaient exprimé leur colère et exigé de concert que « quelle que soit la décision du tribunal, tous les salariés conservent leur poste ». « Contrairement au discours mensonger du ministre, et au-delà du choix de la SCOP qui doit rester un choix des salariés, il existe des solutions pour que l'ensemble des emplois soit maintenu : l'Etat doit augmenter sa participation à la hauteur d'une reprise du groupe Brandt en SCOP pour le maintien de tous les emplois. Un licenciement est un licenciement de trop pour la CGT et annoncer à plus de 400 travailleuses et travailleurs à quelques jours des fêtes de fin d'année qu'elles et ils feront partie de la « Charrette des laissé.e.s pour compte » est inacceptable et d'une inhumanité sans pareil », avaient réagi dans un communiqué commun les deux organisations territoriales.
Alors que Cevital, propriétaire algérien, avait déjà plongé les salariés dans l'angoisse avec l'annonce qu'il ne pourrait plus assurer les salaires au-delà du 15 décembre, c'est donc aujourd'hui un coup de massue avec la décision de la liquidation.
A l’heure où nous écrivons, la CGT métallurgie et les Unions Départementales concernées font part de leur intention de demander au Procureur qu’il fasse appel de cette décision.