14 décembre 2017 | Mise à jour le 15 décembre 2017
Ce jeudi 14 décembre, la CGT organise à Montreuil, avec des associations telles que SOS Méditerranée, une journée sur le sauvetage et l'accueil des migrants. Plusieurs unions départementales et fédérations, comme celle des officiers de marine marchande, sont déjà engagées dans ce combat. Entretien avec Francine Blanche, du pôle « migrants » de la confédération.
Vous organisez aujourd'hui jeudi une journée sur le thème « sauvetage et accueil des migrants » : de quoi s'agit-il ?
Francine Blanche : C'est la première fois que la CGT organise une journée sur cette question. Jusqu'ici, nous nous sommes surtout intéressés aux travailleurs sans-papiers, c'est-à-dire à ceux qui sont déjà arrivés sur le marché du travail. Mais tout montre l'importance et l'urgence des questions de sauvetage et d'accueil des réfugiés, et la solidarité est dans l'ADN de la CGT.
Quels sont les objectifs de cette journée ?
Nous souhaitons, notamment avec nos partenaires tels que SOS Méditerranée, faire le point sur la situation, faire connaitre les drames vécus par ces réfugiés, par des familles, des jeunes, qui fuient l'impossible pour se construire un avenir et sont confrontés aux risques les plus graves. C'est un travail à mener avec les acteurs de premier plan, entre les organisations de la CGT et les associations. Il s'agit également de débattre de l'engagement syndical, alors que plusieurs syndicats, unions départementales, fédérations, sont déjà très impliqués. Comment faire en sorte, ensemble et avec d'autres, que la situation s'améliore ?
Et puis nous voulons également intervenir pour des politiques migratoires en Europe et en France enfin dignes des valeurs humaines élémentaires. Émigrer est souvent une nécessité absolue, du fait des guerres, pour des raisons économiques et climatiques, et c'est aussi un droit absolu. Il n'y a pas que les citoyens du nord qui ont droit de s'installer ailleurs. En France, l'immigration professionnelle légale est interrompue depuis 1974. Comment s'étonner qu'elle passe par d'autres canaux ? Évidemment, il y a des frontières, il faut des règles, mais il faut respecter les droits et les êtres humains. Il n'y a pas des « bons » et des « mauvais » migrants.
Il faut arrêter de nous rabâcher que la France fait de gros efforts. Difficile d'adhérer à cette thèse, en particulier si l'on compare l'accueil des réfugiés, des migrants, en France et en Allemagne, ou dans des pays du sud de la Méditerranée comme la Turquie, le Liban, la Jordanie. Alors que la Grèce et l'Italie sont en première ligne, l'ensemble des États européens doivent prendre leur part dans la solidarité. Nous souhaitons peser sur les politiques publiques.
« La lutte se fête » : la journée se clôt par une soirée culturelle ?
Nous fêterons la régularisation de milliers de travailleurs sans-papiers par une soirée culturelle avec, notamment, des danseurs du Bangladesh et un concert de Nanou Coul et ses musiciens. À ne pas rater : l'exposition de Patrick Bar, dont les photos prises auprès des boat people venus d'Asie dès la fin des années 70 et sur l'Aquarius, le bateau de sauvetage en mer de SOS Méditerranée, seront aussi projetées toute la journée.