Un peu plus d’un travailleur indépendant sur dix gagne moins de la moitié du Smic annuel et vit sous le seuil de pauvreté, selon un étude de l’Insee publiée le 5 janvier
En 2019, la France comptait plus de 3 millions de travailleurs indépendants. On les retrouve dans des activités très variées, d’exploitants agricoles aux artisans en passant par les livreurs et chauffeurs VTC.
D’après cette étude de l’institut de la statistique, 11,7% des indépendants gagnent très peu et vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire ont des revenus d’activité annuels inférieurs à 50% du Smic net et un niveau de vie en-dessous du seuil de pauvreté monétaire (1.102 euros mensuels en 2019).
En 2018 et 2019, quatre indépendants sur dix ont des revenus d’activité déclarés inférieur au Smic annuel et pour plus d’un quart (27%), inférieur à la moitié du Smic.
Les femmes ayant le statut d’indépendant ont plus souvent de très faibles revenus: 30% gagnent moins de la moitié du Smic annuel contre 26% des hommes.
Toutefois, de faibles revenus d’activité ne conduisent pas nécessairement à une situation de pauvreté, selon l’Insee. Les revenus d’un conjoint ou la perception de prestations sociales peuvent avoir « un effet protecteur ».
« L’approche monétaire de la pauvreté » a également ses limites « dans la mesure où une partie des dépenses de consommation (des indépendants) peuvent être intégrées directement dans les comptes de leur société ou exploitation » comme les dépenses d’énergie ou de logement.
C’est pourquoi l’Insee estime que « si le taux de pauvreté monétaire des indépendants est nettement plus élevé que celui des salariés, dans leur ensemble ils ne sont pas plus confrontés que les salariés aux privations matérielles et sociales » .
1,6 : millions de pauvres échappent aux statistiques sur la pauvreté