24 novembre 2016 | Mise à jour le 29 novembre 2016
Près de 12 millions de personnes éprouvent des difficultés à payer leur facture de gaz et d'électricité et le chèque énergie qui se met en place ne les aidera pas toutes, prévient
mardi l'
Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE).
Près de 6 millions de ménages sont ainsi considérés en situation de précarité énergétique, c'est-à-dire qu'ils consacrent plus de 10% de leurs revenus à leurs dépenses en énergie dans leur logement ou qu'ils déclarent une sensation de froid lié à un équipement de chauffage défaillant ou une mauvaise isolation.
« Un million de ménages cumuleraient une situation d'inconfort thermique (sensation de froid) et de vulnérabilité économique » par rapport aux dépenses d'énergie, indique aussi l'ONPE dans son bilan publié mardi.
Il y a deux ans lors de la précédente édition de cet observatoire, l'ONPE considérait que la précarité énergétique concernait 5,1 millions de foyers et environ 11,5 millions de personnes.
Sans surprise, les foyers en situation de précarité économique ou sociale sont ceux qui ont le plus de difficultés à payer leurs factures d'énergie.
Les locataires sont également surreprésentés, tout comme les personnes seules ou les familles monoparentales, ainsi que les foyers vivant dans des logements anciens ou avec un chauffage collectif.
La loi sur la transition énergétique votée en 2015 a instauré un dispositif de chèque énergie pour aider les ménages aux faibles revenus à payer leurs factures, quel que soit le type d'énergie (gaz, électricité, fioul, bois, etc.) ou à réaliser des travaux de rénovation énergétique.
Actuellement au stade de l'expérimentation, il devrait bénéficier à partir de 2018 à 4 millions de ménages, se substituant aux tarifs sociaux de l'électricité et du gaz. Son montant s'élèvera entre 48 et 227 euros par an, en fonction des revenus.
Mais cela reste inférieur aux besoins qu'il faudrait mobiliser pour mettre fin à la précarité énergétique.
L'Observatoire a calculé qu'il faudrait réduire la facture énergétique des ménages entre 526 et 735 euros par an pour qu'ils sortent de leur situation de précarité.