À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
Coronavirus

Chroniques du coronavirus : les syndicats de PSA unanimes pour prolonger l’arrêt d'usines dans le Nord

2 avril 2020 | Mise à jour le 2 avril 2020
Par | Photo(s) : François Lo Presti/AFP
Chroniques du coronavirus : les syndicats de PSA unanimes pour prolonger l’arrêt d'usines dans le Nord

Comment les salariés et les militants syndicaux s'adaptent à cette réalité ? Ceux qui travaillent de chez eux, ceux qui sont tenus de se présenter à leur poste…
Chaque jour, la NVO vous raconte le quotidien des travailleurs à l'heure du Covid-19. Aujourd'hui : les syndicats des usines de PSA à Douvrin et Valenciennes, qui souhaitent prolonger l’arrêt.

Le constructeur automobile avait prévu de redémarrer cette semaine une usine de boîtes de vitesse dans le Nord et une de moteurs dans le Pas-de-Calais, avant d'étendre la mesure aux sites d'assemblage. La direction s'est heurtée au refus des syndicats qui ne veulent pas brader la santé des salariés.

« C'est un premier recul, mais nous restons vigilants. » Fabrice Jamart, de la CGT PSA Douvrin (Pas-de-Calais), note avec satisfaction que la direction a renoncé au plan initialement annoncé en réunion de CSE extraordinaire le 27 mars. Celui-ci prévoyait que l'usine de moteurs, à l'arrêt depuis le 17 mars, se remette en route progressivement, avec 50 ouvriers sur la chaîne dès le 3 avril et 170 quatre jours plus tard. « Tant qu'on est en confinement, il n'est pas question de redémarrage », martèle Fabrice Jamart.

« Tous les syndicats parlent d’une même voix »

Et c'est la ligne qu'ont défendue l'ensemble des élus du CSE. « Tous les syndicats ont parlé d'une même voix face à la direction et c'est tant mieux ! », se félicite la CGT de PSA. À l'usine PSA de Valenciennes (Nord), c'est dès le 30 mars que la direction avait prévu de reprendre sa production de boîtes de vitesse, avec 60 salariés dans un premier temps, « pour ensuite gonfler les effectifs à 150 ou 200 », explique Cédric Brun, secrétaire général du syndicat CGT de l'usine.

Même opposition qu'à Douvrin, même résultat : la direction a renoncé. « Pas question de mettre en danger notre santé, nos vies et celles de nos familles ni de voir renvoyer des milliers de travailleurs et sous-traitants dans les usines automobiles durant cette grave pandémie », prévient la CGT de PSA Douvrin. « On a peut-être sauvé des vies, car chaque jour de production serait un risque de contamination supplémentaire », ajoute Cédric Brun.

Chroniques du coronavirus : un salarié de Renault Cléon décède du Covid-19

Quelle urgence à fabriquer des voitures… qui seront stockées ?

Dès le 27 mars, le jour même où Édouard Philippe annonçait la prolongation du confinement au moins jusqu'au 15 avril, PSA, dont les usines européennes ont été mises à l'arrêt entre le 16 et le 19 mars, essayait de préparer les esprits. Le groupe assurait avoir mis « en place des mesures sanitaires renforcées afin de créer les conditions d'une reprise d'activité sécurisée et progressive ».

Une allusion à des protocoles qui prévoient le port de masques — alors qu'ils manquent aux soignants —, gants et lunettes, le respect de distances minimales, le lavage régulier des mains… Dans les usines de Valenciennes et Douvrin, censées ouvrir la voie avant la réouverture des sites d'assemblage, la direction compte sur le volontariat.

« D'après les contacts que nous avons dans les ateliers, ils avaient du mal à trouver », assure Fabrice Jamart. Signe de la gêne de la direction : ni à Valenciennes ni à Douvrin elle n'a annoncé officiellement aux organisations syndicales qu'elle modifiait ses plans. De simples SMS ont été envoyés pour informer certains salariés.

La direction entend continuer à préparer le redémarrage

À Valenciennes, aucun calendrier n'a été annoncé pour les prochaines réunions. Mais, prévient Fabrice Jamart, à Douvrin, « ils suspendent le redémarrage, ils ne l'annulent pas ». La direction a déjà bâti son programme. Mercredi 1er avril, des experts du groupe ont audité les mesures de protection mises en place dans l'usine. La commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) a été convoquée ce jeudi 2 avril et le CSE se réunit à nouveau vendredi 3 avril.

Une façon de continuer à préparer le redémarrage, en lui donnant les atours d'un processus mené dans les règles et en toute sécurité. Alors que le gouvernement répète en boucle « Restez chez vous », « relancer les machines pour faire des moteurs, des boites de vitesses ou des voitures n'a aucun caractère d'urgence aujourd'hui », dénonce la CGT de PSA Douvrin. Encore plus quand ces véhicules sont stockés faute de pouvoir être vendus.

Suivez la NVO sur FacebookTwitterInstagram

Chroniques du coronavirus : Les industriels face à leurs responsabilités