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union européenne

Combien vaut la vie d'un réfugié ?

21 mars 2016 | Mise à jour le 16 février 2017
Par | Photo(s) : Loïc Faujour
Combien vaut la vie d'un réfugié ?

L'UE et la Turquie ont conclu vendredi 18 mars un accord pour le renvoi en Turquie des migrants, réfugiés, demandeurs d'asile, cherchant refuge en Grèce. Inacceptable, juge la Confédération européenne des syndicats (CES).

Un accord qui met fin au droit d'asile en Europe ; c'est en quelque sorte ce qu'ont conclu vendredi 18 mars l'Union européenne et la Turquie. L'accord signé prévoit en effet de façon « temporaire et extraordinaire » le renvoi vers la Turquie de tous les nouveaux migrants arrivant, à partir du dimanche 20, sur les îles grecques.

Il inclut les demandeurs d'asile, en particulier les Syriens qui fuient la guerre, les bombardements du régime de Bachar al-Assad et les exactions de Daech. Pourtant, l'asile est l'une des valeurs fondamentales de l'UE. 1,2 million de réfugiés ont tenté l'an dernier de parvenir en Europe, pour la plupart pour fuir les guerres en Syrie, en Irak et en Afghanistan, alors que le Liban la Turquie et la Jordanie en accueillent déjà plusieurs millions.

Mais les États membres de l'UE se divisent entre ceux qui veulent mettre en œuvre l'accueil et la protection auxquels les réfugiés ont droit, ceux qui, comme la France, rechignent à en accueillir à peine quelque trente mille sur deux ans et ceux qui ont même érigé des murs de barbelés contre ces milliers de famille qui, après avoir échappé à la mort chez elles puis en Méditerranée, aspirent à survivre sinon à se reconstruire.

L'UE s'est engagée à accélérer le versement d'une aide de 3 milliards d'euros à la Turquie, déjà promise pour la prise en charge des 2,7 millions de réfugiés qu'elle accueille, et se dit prête à envisager de identique d'ici fin 2018. Luca Visentini, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), a critiqué vendredi « Une tentative hypocrite (de l'UE) de contourner des obligations internationales ».

Il commente : « La CES est consternée face au manque d'unité et d'humanité dont l'Europe fait preuve dans la façon dont elle traite les réfugiés cherchant à fuir la guerre. De notre côté, nous travaillons avec les employeurs pour soutenir l'inclusion des réfugiés et des migrants sur le marché du travail. (…) La responsabilité vis-à-vis des réfugiés ne peut pas simplement être confiée à la Grèce et à la Turquie. » Et il ajoute : « Il est également temps que nos dirigeants accordent davantage d'attention à l'état de l'économie. Le chômage reste bien trop élevé et ni les efforts de la BCE et ni le plan d'investissement du Président Juncker ne suffiront à redresser la situation sans d'autres changements dans la politique économique. Il faut augmenter l'investissement public et les salaires des travailleurs. »